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"13ᵉ Round" de Mohamed Ali Nahdi : tout simplement un chef-d’œuvre de cinéma

  • Writer: Mohamed Ali Elhaou
    Mohamed Ali Elhaou
  • 16 hours ago
  • 4 min read

Le film a un rythme haletant, il tient le spectateur dès la première minute avec une riche diversité de plans et de plans-séquences qui sont dignes des plus grands réalisateurs du monde du 7ᵉ art. Son message : la résilience face à la fatalité.


C'est ce que plusieurs spectateurs ont répété après la projection de cette sublime œuvre à la Cité de la Culture le 19 décembre 2025 à la sixième journée de la 36ᵉ édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) à Tunis.


Aussi "13 Round" représente, par la musique, l'image, le montage, que la vie est rarement un long fleuve tranquille. Mais c'est encore bien plus que cela, "13 Round" est un pur moment de réflexivité. Il nous invite à voir la vie dans laquelle nous sommes imbriqués tous les jours, qui nous emprisonne et brime notre volonté et notre personnalité à chaque instant.


"13 Round" de Mohamed Ali (Dali) Nahdi comporte des séquences pleines d'émotions, notamment la scène de la moto ou encore la course du personnage Kamel interprété avec grand art par le magnifique comédien Helmi Dridi.


"13 Round", sans conteste, communique directement avec le cœur du spectateur. C'est un long-métrage qui va droit à ses émotions, sa sensibilité et à son âme.


Les personnages dans ce film brillent par le naturel de leur performance sans aucun surjeu, notamment la très sincère Afef Ben Mahmoud.


En effet, "13ᵉ Round" est, en toute objectivité, véritablement un chef-d’œuvre. Il a réuni toute la technicité et toute la magie du cinéma pour être tragiquement beau et puissant, attrapant par la gorge le spectateur pour perturber son être autant que sa respiration durant une heure et trente minutes, peut-être un peu plus.


"13 Round" est donc un film à propos de la mort, pas n'importe laquelle, c'est la perte des êtres chers, notamment un fils qui vient de fêter ses neuf ans.


Mohamed Ali Nahdi a prouvé à travers ce long-métrage qu'il est actuellement l'un des meilleurs metteurs en scène qui sait faire du cinéma dans notre pays à côté de Nidhal Chatta, entre autres.


Ses personnages débordent d'émotion et de vie. Son histoire est très collée à la souffrance du Tunisien et de son quotidien plein de déformations et de bizarreries, "aouajj".


En substance, cet opus de Dali Nadhi pose la question de la possibilité de construction d'une famille dans un pays qui contient un mille-feuille de problèmes.


Tout ceci est narré avec une grande poésie ainsi que des images esthétiquement d'un calibre, sans aucun doute, international.


"13 Round" de Mohamed Ali (Dali) Nahdi comporte des séquences pleines d'émotion, notamment la scène de la moto ou encore la course du personnage Kamel interprété avec grand art par le magnifique comédien Helmi Dridi. "13 Round" communique directement avec le cœur du spectateur. C'est un long-métrage qui va droit à sa sensibilité et à son âme. Les personnages dans ce film brillent par le naturel de leur performance sans aucun surjeu, notamment la très sincère Afef Ben Mahmoud.  En effet, "13ᵉ Round" est, en toute objectivité, véritablement un chef-d’œuvre. Il est tragiquement beau, puissant et attrape par la gorge le spectateur pour perturber son être et sa respiration durant une heure et trente minutes, peut-être un peu plus. "13 Round" est donc un film à propos de la mort et pas n'importe laquelle, c'est la perte des êtres chers, notamment un fils qui vient de fêter ses neuf ans.
"13ᵉ Round" traite de façon poétique la perte des êtres chers. Crédit photo : culturetunisie.com 

Intrigue du film 


"13 Round", c'est l'histoire d'un ancien boxeur originaire de Mallassine, une cité populaire avoisinante du centre-ville de Tunis.


Cet ancien boxeur, Kamel, revenant d'Europe, portant avec lui des frustrations liées à la non-réussite de ses objectifs et ses rêves.


La fiction montre, ainsi, comment Kamel n'arrive plus à tenir symboliquement sa garde face à une vie qui le crible de coups, c'est-à-dire de difficultés.


Parmi les coups que la vie lui fait mordre, il y a la perte de son unique fils Sabri, lui qui a cru qu'il pourrait fonder une famille avec sa bien-aimée depuis l'enfance : Samia.


Elle l'attendait des années durant et a renoncé à s'engager avec un homme riche : bien susceptible que Kamel de lui offrir une vie plus stable.


Elle a donc suivi un ancien amour incertain, périlleux et portant "la poisse", la malédiction du destin, dès le départ.


Par moment, comme le film "13ᵉ Round" le montre assez bien, le couple arrive à trouver son bonheur et a eu un fils, Sabri, un enfant d'à peine 9 ans.


Ce dernier veut devenir comme son père, un boxeur, mais qui est attrapé par la maladie : un cancer découvert accidentellement au stade 4.


Avec cette découverte de la maladie, dressée comme fatale dans le film (alors que beaucoup s'en sortent aujourd'hui; certes, par des soins intensifs ainsi que des dépenses financières conséquentes), le périple des personnages commence dans le tourbillon du réel, ses tracas et ses contradictions.


Les personnages du "13ᵉ Round" appartiennent à la classe populaire, pour ne pas dire pauvre. Aussi, ils n'ont aucun soutien social et vivent dans un quartier portant le poids et le stigmate de la violence et des braquages.


Ce qui fait que, par exemple, les taxis ne s'y arrêtent même pas, notamment en cas d'urgence. Sur ce point, le film est d'une grande justesse et montre cet aspect très clairement.


"13 Round" dissèque également d'une façon pointue le calvaire dans les urgences hospitalières et l'encombrement des services de soin en Tunisie. Cet aspect rend leur accès une mission presque impossible, ou peu s'en faut, pour le citoyen qui n'a pas un réseau social solide.


Dans ce nœud dramatique, les démons dont Kamel a pensé s'être débarrassé en fondant un foyer reviennent, à coup sûr, après une brève période de répit.


Ces démons se manifestent de nouveau dans son esprit, en l'occurrence, dans la mesure où le sentiment d'impuissance face à la maladie de son fils, Sabri, le rend fou.


Son refus de cette situation s'aggrave d'autant plus que son travail ne lui permet pas d'assurer convenablement le traitement de la tumeur de sa progéniture.


En même temps, Kamel est confronté à la pression que lui met sa femme, Samia, en lui demandant toujours des explications sur son comportement en tant que père, sur leur devenir en tant que couple et sur le destin funeste frappant intempestivement leur enfant en fleur de l'âge.


Peu à peu, Samia s'accroche à l'espoir, mais Kamel, usé, finit par craquer. Une nuit, son ressentiment prend le dessus. Une violente altercation s'ensuit, et Kamel est arrêté, la cause est l'agression et la violence. Il sera privé, pour un certain temps, de sa liberté et séparé de fait de Sabri.


Quand Kamel est libéré, il est déjà trop tard, la mort vient, guette, le compte à rebours a commencé et sans appel. Elle va prendre l'être le plus cher : l'enfant Sabri.


Cette dernière séquence a été filmée de manière cinématographique très intelligente, inimaginable et très créative.


Film "13 Round", poignant, très bien élaboré au final. C'est une vraie leçon de cinéma mettant en lumière le fait qu'à certains niveaux, l'homme, le masculin, est bien plus faible face à l'adversité de la vie que la femme.  La catharsis est garantie dans le récit imaginé par l'équipe de Dali Nahdi.



Remarque : cliquez sur les mots bleus pour avoir plus de détails.

1 Comment

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Khmaies Ben Younes
2 hours ago
Rated 5 out of 5 stars.

Bravo pour l'article, dommage que le film ne soit pas programmé juste après les JCC

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