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"Coppelia : un ballet mécanique", une performance d'exception aux Journées Théâtrales de Carthage 2025

  • Mohamed Ali Elhaou
  • il y a 1 jour
  • 3 min de lecture

Les amateurs des performances artistiques, des acrobaties et de la danse théâtrale ont pu profiter le 24 novembre vers 19 h 00 du spectacle "Coppelia : un ballet mécanique" lors de la 26ᵉ édition des Journées Théâtrales de Carthage (JTC). C'est un spectacle unique par son exubérance, c'est-à-dire sa vitalité et la beauté des mouvements individuels et collectifs.


C'est une forme de représentation que le spectateur tunisien ne voit pas souvent. "Coppelia : un ballet mécanique" est un projet artistique de la Compagnie blucinQue, basée à Turin, en Italie. C'est une conception de la chorégraphe Caterina Mochi Sismondi.


La protagoniste principale de cette performance est la poupée Coppelia. Dans le spectacle, il y a la métaphore d'un féminin souvent défiguré, décomposé, violé dans la réalité, et d'un stéréotype mécanique ou bionique de poupée artificielle, symbole de perfection entre les mains d'hommes qui l'utilisent comme objet ou fétiche inanimé, interprété par la magnifique danseuse et acrobate Elisa Mutto.     Cette comédienne a été capable de se contorsionner comme une marionnette sans fils, entre les mains habiles des partenaires sur scène. Mais la force de "Coppelia : un ballet mécanique" ne se contente pas de ceci ; il présente notamment un ballet artistique composé de plusieurs actes contenant des prouesses individuelles et collectives.
Elisa Mutto dans "Coppelia : un ballet mécanique. Crédit photo : Blucinque

Le spectacle a pour thématique principale le corps, le corps-machine, le rythme effréné de la routine et les mouvements répétitifs. Il est avant-gardiste dans l'expression qu'il présente, notamment quand il s'agit d'amour mais aussi d'une espèce d'expression hermétique dans un cadre poétique, dans un futur langage mystérieux qui n'a pas encore d'explication.


Style artistique exigeant des sacrifices physiques


Les danses et les chorégraphies présentées puisent dans la formation de style artistique dit contemporain : fondé sur l'étude du mouvement acquise grâce à la méthode Feldenkrais. Celle-ci préconise un effort constant afin de cultiver la souplesse du performer ainsi que l'agilité de son mouvement.


Petit extrait de "Coppelia : un ballet mécanique. Crédit vidéo : culturetunisie.com

De fait, cette méthode de danse implique, en outre, un mouvement défiant les articulations du corps et demande un entraînement de longues haleines de la part du danseur-acrobate pour qu'il puisse parvenir à une souplesse sans limite, comme le spectateur a pu le voir dans cette performance présentée à Tunis. Le comédien-danseur fait ainsi du jonglage avec les membres de son corps dans un mouvement étonnant et magique à la fois.


Le féminin comme principal thème


La protagoniste principale de cette performance est la poupée Coppelia. Dans le spectacle, il y a la métaphore d'un féminin souvent défiguré, décomposé, violé dans la réalité, et d'un stéréotype mécanique ou bionique de poupée artificielle, symbole de perfection entre les mains d'hommes qui l'utilisent comme objet ou fétiche inanimé, interprété par la magnifique danseuse et acrobate Elisa Mutto.


Cette comédienne a été capable de se contorsionner comme une marionnette sans fils, entre les mains habiles des partenaires sur scène. Mais la force de "Coppelia : un ballet mécanique" ne se contente pas de ceci ; il présente notamment un ballet artistique composé de plusieurs actes contenant des prouesses individuelles et collectives.


La fable est à la fois du neuf et de l'ancien. Le personnage de Coppelia est bien connu dans le monde de l'art, mais cette fois il est présenté de façon artificielle, mécanique et acrobatique.


Par les tableaux dansants, fortement esthétiques, "Coppelia : un ballet mécanique" tourne, entre autres thèmes aussi, autour de l'équilibre instable des relations intimes : oxymore ambivalent et équivoque de possession et d'amour.


La scénographie


Durant une heure et 10 minutes, "Coppelia : un ballet mécanique" est un spectacle italien principalement par le langage parlé. Le reste, c'est un ensemble de fresques acrobatiques circassiennes universelles arrimant poésie dansante et exploitation de l'espace à 360 degrés. Sur ce point, il se situe en rupture avec le modèle de la boîte italienne de représentation et mise sur la proximité avec le public.


L'espace scénique au-delà du quatrième mur envahit donc la salle des "jeunes créateurs" à la Cité de la culture. De temps en temps, la présence du personnage du scientifique démiurge, interprété par l'acteur Ivan Ieri, dont les paroles guident le spectateur à la réflexion sur le corps et sur l'expression.


La mise en scène, toujours dans une lumière tamisée, est dynamique. Elle alterne jonglage et acrobatie, mouvement individuel et collectif, corps-à-corps et corps-à-objets.


"Coppelia : un ballet mécanique" place donc le corps et son mouvement au cœur de la représentation. Celui-ci est accompagné par la musique originale du "Ballet Coppelia de Léo Delibes" mais aussi par une musique électronique faite spécialement pour ce spectacle de Beatrice Zanin dans une atmosphère théâtrale atténuée et douce, sans bruit, tantôt sombre, tantôt avec du brouillard.


Tous ces éléments scéniques travaillent en harmonie au service d'une représentation purement artistique, créative et poétique qui laisse le spectateur pantois et admiratif. Au final, c'est une représentation tellement belle qu'elle ne contient pas de message précis.



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1 commentaire

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Khmaies Ben Younes
il y a 7 heures
Noté 5 étoiles sur 5.

Magnifique article, il y a une vraie connaissance de l'art dans ce texte, à qui veut se cultiver.

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