Wafa Taboubi dans "Les Fugueuses" : mise à nu de l'impasse de la classe populaire
- Mohamed Ali Elhaou
- 4 oct.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 4 oct.
Les passionnés du 4ᵉ art avaient rendez-vous, le 3 octobre, d'ailleurs la pièce est rejouée ce soir, avec la première représentation de "Les Fugueuses" de Wafa Taboubi.
Ce spectacle ouvre la saison théâtrale du Théâtre National Tunisien (TNT) et a eu bien lieu à la salle du 4ᵉ Art. "Les Fugueuses" dure une heure et trente minutes. Pour cette première représentation, la salle a supporté plus que sa capacité et il y avait même des spectateurs debout.

"Les Fugueuses" a rassemblé plusieurs générations d'actrices et comédiennes à l'instar de Fatma Ben Saidane, Mounira Zakraoui, Lobna Noomene, la jeune et talentueuse Oumaima Bahri et Sabrine Omar. Elles étaient avec un seul comédien sur scène, à savoir Oussema Hnaini.
"Les Fugueuses" de Wafa Taboubi emprunte beaucoup à l'univers de Charlie Chaplin, autant dans les costumes des protagonistes sur scène que dans le jeu des comédiens, notamment son chef-d’œuvre The Kid (1921), entre autres.
En substance, c'est une pièce révoltée mais en douceur qui conjugue humour et misère dans un environnement social handicapant.
Les personnages de Wafa Taboubi sont trahis, laissés seuls et ne réalisent pas leurs objectifs existentiels. Personnages bel et bien cassés par un environnement obstruant où il est interdit d'avoir des rêves, encore moins des ambitions, aussi bien dans la sphère professionnelle que privée.
À maintes reprises, il y a la métaphore de la course mais qui se retrouve soudainement face à un mur. Course qui fonce donc droit dans une impasse. Le spectateur rigole dans ce spectacle mais en même temps, il ne voit pas de perspective, même si la pièce est optimiste vers la fin.
La scénographie de cette pièce est minimaliste, elle se focalise sur le jeu des comédiens. Son approche théorique est marxiste dans la mesure où elle met en visibilité les damnés de la terre, le prolétariat, et appelle, surtout vers sa chute à la révolte, à l'insurrection et au changement de la condition de départ réservé aux misérables ; outre la dissipation et la mise à fin d'un quotidien où l'oubli est la norme courante, voire dominante.









































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