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Ouverture du Festival International de Carthage en demie-teinte

  • Mohamed Ali Elhaou
  • 20 juil.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 août

Les amateurs du Festival de Carthage se sont déplacés, hier 19 juillet, pour découvrir le spectacle inaugural, de la 59ᵉ édition de cette manifestation culturelle la plus attendue dans le pays, orchestré sous la baguette du compositeur et homme de musique Mohamed Garfi. Le spectacle a duré deux heures et auquel ont participé : l'excellent comédien Jamel Madani et un quatuor brillant d’interprètes qui sont très rodés à la musique foundou, à savoir Meherzia Touil, Chokri Omar Hannechi et Hamza Fadhlaoui, la vraie découverte de cette soirée, et le grand Chedli Hajji.


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Spectacle inaugural de la 59 édition du Festival de Carthage, (De gauche à droite, Meherzia Touil, Hamza Fadhlaoui, Chedli Garfi, Jamel Madani et Chokri Omar Hannechi. Création ©culturetunisie.com


Ce spectacle d'ouverture présente 25 morceaux du patrimoine musical tunisien. Pas de surprise en matière de production musicale. Une ambiance studieuse a caractérisé le déroulé de cette performance d'orchestre dans une atmosphère où le vent soufflait de temps à autre comme pour rafraîchir les esprits et les arbres qui entouraient les gradins de ce monument romain ancestral.


L'un des points lumineux de ce concert c'est qu'il a réussi à redonner vie, entre autres, à la diva Saliha, notamment à travers les titres suivants : Wadaouni, Orthouni Zouz Sbaya et Ya Khil Sallem.


La représentation est intitulée "Min Qaâ El Khabia", qu'on peut traduire par "du fond du tonneau".  C'est un titre marquant, en l'occurrence, la volonté de Mohamed Garfi de puiser dans les chansons foundous (à forte valeur historique et artistique) afin de lever le voile et la poussière sur des morceaux que le public connaît de moins en moins. Mais en même temps, la représentation n'a pas été dans la pédagogie dans la mesure où il n'y avait pas un minimum de la présentation du morceau comme le public de ce prestigieux festival a l'habitude d'avoir : le titre du morceau, le compositeur et le chanteur.


Certes ce sont donc des joyaux, mais malheureusement aujourd'hui ceci ne correspond plus à ce que cherche le public : les festivités et l'esprit de fête. Certains spectateurs ont témoigné ainsi qu'ils cherchent de la légèreté, des morceaux qui les font danser et surtout un spectacle de grandeur.


Ce goût savant concocté par Mohamed Garfi, musicologue, homme de rigueur et "archéologue de la beauté" comme l'a si bien désigné la journaliste Asma Drissi, n'a pas vraiment matché avec le public présent dans les gradins du festival. Ces derniers sont restés stupéfaits devant certains titres qu'ils ne connaissent pas, comme par exemple : El Fajr Lah de Hédi Jouini et de Jaleleddine Ennakach ou encore Ya Hammem Ya Tayir de Oussama El Kouli et Mohamed Garfi, voire Omri ou Omrek de Kaddour Srarfi et Hamadi El Beji et aussi Min Khalf Thabeb El Lil de Mohamed Garfi et Abdelhamid Kraief.


Dans cette perspective, cette représentation a été une occasion d'assister au hiatus entre le goût savant et le goût public. Ce sont en effet deux vases non communicants. Ce qui fait que cette ouverture n'a pas vraiment été à l'image de ses précédentes depuis maintenant au moins trois ans. En même temps, cela fait très longtemps que le public n'a pas entendu une nouveauté artistique et musicale qui draine le public dans notre pays. Le champ musical et savant regarde, sans le moindre doute, bien plus en arrière et le passé que le futur.




5 commentaires

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Hamza Fadhlaoui
23 juil.
Noté 5 étoiles sur 5.

Merci pour votre article et votre regard sur le spectacle d’ouverture du Festival de Carthage. Je suis touché par votre mention me qualifiant de "véritable découverte de la soirée". Vos critiques constructives sont précieuses et participent au dialogue artistique. Cordialement, Hamza Fadhlaoui

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رياض التونسي
21 juil.
Noté 5 étoiles sur 5.

شاهدت حفل افتتاح مهرجان قرطاج و شفت رد فعل الناس …

رايي: الفنانين الذين كانوا على المسرح هم زبدة المجتمع …

و بعض الجمهور الذي حضر هو زبلة المجتمع…

و المايسترو محمد القرفي قدم المجد لتونس في مسيرته الفنية.

اصبح الكره و البغض موضة شيء مؤسف جدا

كل الفنانين التوانسة عندهم الوان مختلفة و كل واحد عنده لونه.

الفن قطاع اقتصادي مهم جدا مثل الرياضة …

لان الثروة الوطنية الحقيقية هي الثروة البشرية …

انزعجت لما شفت اولادي بلادي يطيحوا قيمة اولاد بلادهم…

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أسامة الحمراوي
21 juil.
Noté 5 étoiles sur 5.

إفتتاح مهرجان قرطاج الدولي فكرة من قاع الخابية ... إبداع و فن و طهور!

هو حفل لتكريم قائد الاركاستر محمد القرفي لكنه تحول إلى

 بوليميك حول حضور الجمهور واختيار بعض الفقرات كفقرة الفرقة النحاسية التي علق عليها بختان شعبوي في قرطاج فكانت فكرة من قاع الخابية بالحق ! إبداع ! فن ! طهور !

في إفتاح مهرجان قرطاج الدولي في دورته التاسعة والخمسين كان عرض موسيقي بعنوان "من قاع الخابية" للمايسترو محمد القرفي، وهو عرض أراد أن يُكرّم ذاكرة الفن التونسي من العشرينات حتى الألفينات، بمشاركة الأركسترا السنفونية التونسية، كورال أصوات تونس، والفرقة الوطنية للفنون الشعبية، إضافة إلى عدد من الأصوات الغنائية التونسية.

وعلى الرغم من القيمة الرمزية والثقافية التي يحملها هذا العرض، فإن الافتتاح كان باهتاً من حيث الحضو…

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S. B.
20 juil.
Noté 5 étoiles sur 5.

Quand tu es un grand artiste avec un passé et que tes paroles blessent en général dans ta relation avec tes collègues musiciens, tu ne restes pas aimé... Et quand tu es aussi au sommet de l'éthique mais que tu te laisses aller artistiquement, tu es aussi considéré comme un bâtisseur d'une structure en verre, très fragile donc... Il est préférable de devenir un artiste bien formé, respectueux de ses collègues, sincère dans son art et dans son message, qui se respecte lui-même ainsi que, à la fois, ses promoteurs et ses critiques, dans l'espoir d'élever le travail créatif et d'atteindre ses objectifs nobles, qui sont principalement éducatifs, sociaux et humains.

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T.G.
20 juil.
Noté 5 étoiles sur 5.

75 % des chanteuses et chanteurs tunisiens manquent de talent, ont des valeurs dégradantes et se livrent à un sentimentalismo populaire vulgaire – un art de restaurant et de mariages – 5 % s'accrochent à leur patrimoine et leur authenticité sans innovation ni ajout – 5 % imitent ce qui est tombé en désuétude en Orient – 5 % imitent ce que l'Occident leur a laissé en miettes – 3 % leur engagement justifie leur art – 5 % des musiciennes et musiciens ne se soucient de ce qui se passe que pour ce que cela leur procure en travail – seulement 2 % sont dignes de respect (mais qui sont-ils ???)

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