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Le collectif musical Addict Ameba au FIH 59 : une autre mondialisation est encore possible

  • Mohamed Ali Elhaou
  • 24 juil.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 août

Au départ du spectacle du groupe italien, Addict Ameba, le 23 juillet 2025 au Festival International de Hammamet (FIH) dans sa 59ᵉ édition, il y avait un temps venteux et très chaud. Vers 22 h 00, l'ambiance s'est un peu calmée pour rendre possible la tenue de ce concert. Dans des gradins qui peuvent contenir au mieux 1500 places, cette arène de plein air a été remplie à plus de moitié.


Aussi, de plus en plus, la ville de Hammamet accueille des Italiens qui sont le plus souvent à la retraite et qui se sont installés dans cette ville côtière, car la vie y est plus clémente, notamment sur le plan matériel si on la compare à ces villes voisines de l'autre rive de la Méditerranée.


Dans une chaleur de plomb, les membres d'Addict Ameba se sont bien dépensés sur scène mêlant tango, salsa et l'afrobeat. Leur musique est une musique underground et même de rue. Actuellement, Addict Ameba fait une tournée mondiale avec leur album "Caosmosi".    Cet album est, en l'occurrence, un clin d'œil au titre du livre éponyme du philosophe français Félix Guattari, "Chaosmose" qui cherche à identifier de nouvelles trajectoires de sortie du délire du postmoderne : en construisant des trajectoires inédites et subversives, comme certaines musiques ou poésies savent le faire pour esquiver le chaos actuel que de nombreuses sociétés vivent, notamment celle du tiers-monde où elles deviennent des bribes d'individus sans capacités d'agir et de transformation.
Le collectif Addict Ameba avec l'artiste Rabii Brahim, FIH 59. Crédit photo : FIH59, recadrage culturetunisie.com

Le concert d'Addict Ameba a duré 90 minutes, c'est la première fois qu'ils font un concert en Tunisie. Ils ont intégré l'artiste tunisien résident à Milan Rabii Brahim. Addict Ameba est un groupe de percussions qui mélange les rythmes africains et les rythmes latinos avec un accompagnement de saxophone, d'orgue et de guitare. Chacun des membres du groupe joue librement son rythme pour arriver à une harmonie d'ensemble. Et c'est bien la magie de ce collectif de musique alternative. Leur spectacle offre aussi une autre façon de faire de la musique en relation avec la mise en scène : c'est une prestation qui défie l'ordre classique de la scène et plus particulièrement la séparation entre public et artistes.


La plupart des morceaux est instrumentale et concourt à une atmosphère de fête et de laisser-aller. Ce qui est proposé est donc une musique déstressante et qui demande de l'énergie et de la participation du public. Les artistes de ce groupe, au nombre de 10, cherchent à chaque fois la communion avec le public en leur proposant un voyage immersif dans les rythmes du monde. Rabii Ibrahim apporte sa polyvalence dans ce groupe, puisqu'il joue des instruments de percussion, mais surtout contribue par sa voix sahraouie et subliminale.


Dans une chaleur de plomb, les membres d'Addict Ameba se sont bien dépensés sur scène mêlant tango, salsa et l'afrobeat. Leur musique est une musique underground et même de rue. Actuellement, Addict Ameba fait une tournée mondiale avec leur album "Caosmosi".


Cet album est, en l'occurrence, un clin d'œil au titre du livre éponyme du philosophe français Félix Guattari, "Chaosmose", qui cherche à identifier de nouvelles trajectoires de sortie du "délire du postmoderne" : en construisant des trajectoires inédites et subversives, comme certaines musiques ou poésies savent le faire pour esquiver le chaos actuel que de nombreuses sociétés vivent, notamment celle du tiers-monde où elles deviennent des bribes d'individus sans capacités d'agir et de transformation. Des sociétés léthargiques que le collectif Addict Ameba propose de secouer et d'éveiller.


L'album "Caosmosi" a été, ainsi, entièrement proposé sur la scène du festival de plein air de Hammamet, notamment la chanson que les membres du groupe ont insisté à expliquer à leur auditoire, à savoir "Look At Us", un poème qui interpelle Dieu – ou peut-être serait-il plus correct de dire une prière – aux multiples niveaux de lecture, une invitation au public à être le protagoniste du changement de son temps, avant que ce dernier nous change tous.


Quant aux thèmes des morceaux de Rabii Brahim, notamment "Ya Bled", ils donnent naissance à un chant d'amour pour la terre, racontant la nostalgie et le dépaysement du migrant, même lorsqu'il retourne au pays natal. Ainsi, c'est un chant qui raconte le double dépaysement.


Initiative vraiment à encourager, car les spectateurs tunisiens voient de moins en moins de groupes d'artistes, entre autres, italiens, qui se produisent sous nos cieux. Au final, cette autre mondialisation telle qu'elle est préconisée dans le spectacle est celle d'un rapport plus juste entre les pays, davantage de communications et de rencontres notamment artistiques ainsi qu'intellectuelles et d'un souci plus constant pour la planète avant que l’humanité tout entière ne soit confrontée à l'apocalypse et au chaos. C’est bien donc de ceci qu’il est question... d'une autre mondialisation plus fraternelle.





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