Ibrahim Maalouf agite la scène de Carthage avec son dernier album Trumpets of Michel-Ange
- Mohamed Ali Elhaou
- il y a 4 jours
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La culture libanaise est à la croisée de l'Orient et de l'Occident. Ce pays avec les multiples conflits qui le traversent a toujours su trouver un équilibre, son identité et son rythme joyeux. C'est ce qu'incarne le spectacle du trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf qui s'est tenu hier 26 juillet 2025 sur les planches de la 59ᵉ édition du festival de Carthage.
Le trompettiste franco-libanais a joué au théâtre romain son dernier album s'intitulant Trumpets of Michel-Ange dans lequel il y a un rythme sportif voire brésilien et même footballistique. Ce rythme dynamique est accentué en effet par la présence de la sublime danseuse : Hafsatou Saindou.
Devant des gradins presque combles, le public est resté assidu et interactif jusqu'au dernier moment du concert avec ces mélodies eurasiatiques. Ibrahim Maalouf a hérité la trompette de son père : Nassim Maalouf. Ce dernier est un génie aux yeux de son fils, car il a rajouté un quatrième piston à la trompette classique pour qu'elle puisse produire des mélodies tarab, c'est-à-dire profondément orientales. Le fils s'est tout naturellement approprié cette invention et en a fait sa marque de fabrique.

Ibrahim Maalouf est actuellement le mari de la chanteuse et interprète Hiba Tawaji qui s'est produite au Festival International de Carthage en 2018. C'est quelqu'un qui se baigne quotidiennement dans le monde du spectacle et de la musique. Il dédie, en l'occurrence, une grande partie de sa vie à cet instrument qui lui a donné de la réussite et de la reconnaissance à la fois en France mais aussi à l'extérieur.
À l'âge de 44 ans, Ibrahim Maalouf semble garder toute son énergie de jeunesse. Sur la scène de Carthage, deux heures durant, il n'a cessé d'expliquer ce qu'il faisait ainsi que de danser et de jouer sur une musique instrumentale et qui contient une volonté très joyeuse et antidépression. Ainsi, sa musique peut être qualifiée de musique thérapie, d'un hymne à la fête, à la compassion et au "mariage" des cultures comme il aime bien le rappeler. Lui qui mène sa vie, entre Beyrouth et Paris.
Pour Ibrahim Maalouf qui a désormais un fort esprit de groupe, le plus grand danger qui guette les sociétés aujourd'hui c'est bel et bien le manque d'empathie et l'indifférence à l'égard des souffrances des autres. En ce sens, ce concert a été une lutte pour contrecarrer cette déshumanisation du monde et son indifférence à travers le pouvoir de la trompette.
Performance inédite et qui restera gravée dans la mémoire des arts vivants dans notre pays, car elle montre comment une trompette peut retenir l'attention de tout un public. Le parcours d'Ibrahim Maalouf est véritablement un message d'espoir. C'est un exemple parlant aux jeunes, entre autres, qui montre que l'on peut réussir avec un simple instrument de musique et devenir international. Chose qui n'est pas évidente du tout au départ.
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