Nourredine Kahlaoui toujours grand lors de la clôture du Festival d'Outhna
- Mohamed Ali Elhaou

- Aug 13
- 3 min read
Updated: Oct 5
Les amateurs de l'ambiance de la fête, du jaou, des belles voix du Mezoued et de l'art populaire, c'est-à-dire proches des gens, avaient rendez-vous mardi 5 août 2025 à l'occasion de la clôture du Festival d'Outhna avec l'artiste Nourredine Kahlaoui.
Celui-ci, durant la première partie de soirée, une heure durant, avait l'art de la scène malgré son âge avancé. Sa voix détonait dans les recoins de ce lieu mythique qu'est Outhna par sa sensibilité et sa vigueur.
Ce qui caractérise le style Kahlaoui, c'est la capacité à transformer, par la magie de sa voix, la douleur de la condition humaine en une joie pure. Ces cris sont des mélodies qui vont droit dans le cœur du spectateur. Aussi, c'est un artiste qui aime être dans l'ambiance populaire, il n'a pas hésité de descendre de la scène pour se trémousser au milieu de ses adorateurs.

Dans le public, plusieurs générations se sont joints à ce grand artiste de l'exécution de l'art du Mezoued. Les plus jeunes découvrent en fait pour la première fois la force de sa voix et l'énergie positive qu'il transmet et donne sur scène.
Nourredine Kahlaoui avec Hédi Habouba et un certain Zoubeir sont, entre d'autres artistes, les piliers de cette forme d'art qui a proliféré sur les toits de chaque maison lors des fêtes de mariage. Cela fait donc 50 ans que Kahlaoui est dans ce champ d'expression artistique et il a dans sa poche plus de 500 pièces d'art populaire.
Lors de cette soirée intitulée "Rbaykha", Kahlaoui a apporté du neuf, malgré la richesse de son répertoire qui demeure pas très connu par le large public.
Ainsi, il a chanté un nouveau single : "Nzour Blédi" que l'artiste a dédié aux Tunisiens vivant à l'étranger qui ont la nostalgie du pays.
Il a chanté également son opus "Chkoun fina hé" , "Nanou", "Yemchi ou wiji", "Taht Al-sirriba" et bien d'autres œuvres qui resteront gravées dans la mémoire collective.

Le hinc de Kahlaoui vient du Rbat, le cœur battant de Tunis-ville au même titre que Lotfi Bouchnak, pourtant, il reçoit moins d'enthousiasme et d'aura que ce dernier.
Depuis une dizaine d'années, Nourredine donne la relève à sa fille, Meriem. Celle-ci a très bien appris l'esprit festif présent, mais elle a encore du chemin à faire pour s'approprier les exigences d'un festival artistique.
Meriem Nourredine a pris la deuxième partie de soirée. Elle a enchanté les présents surtout en faisant des covers, des reproductions du patrimoine du Mezoued à l'instar du morceau de l'artiste de l'art populaire bédouin Ismaïl Hattab "Dazitini Hani Jitek".
Les deux artistes ont été accompagnés par une troupe de musiciens portant darboukas et bendirs. Le spectacle a été accompagné de plusieurs tableaux de danse préparés de manière très organisée et à la minute près grâce au chef d'orchestre Koutaiba Rahali.
Cette représentation de Mezoued a été, en fait, dans un style tunisois qui n'a pas entraîné totalement le public présent, doté d'esprit bédouin, qui attendait plus d'authenticité, de force et de sincérité qu'il n'avait pas retrouvées en deuxième partie de soirée.
Le Festival d'Outhna cette année a valorisé l'artiste tunisien en le mettant devant un large public afin qu'il puisse montrer ses potentialités sur scène.
Ce festival dans les prochaines années peut devenir une plateforme incontournable pour les arts alternatifs c'est à dire qui peuvent résister à la vague libanaise et égyptienne toujours présentes dans les médias de masse et dans les grandes festivités dans notre pays.









































J'ai été a ce magnifique spectacle, oui il faut encourager l'artiste tunisien surtout celui qui a donné toute sa vie à l'art