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'Sogra' de Hatem Derbel : atmosphère futuriste, personnages dépourvus de résistance et en quête d’un monde idyllique

  • Mohamed Ali Elhaou
  • il y a 2 heures
  • 3 min de lecture

Les férus du monde du théâtre avaient rendez-vous le 6 novembre 2025 avec la pièce 'Sogra’ de Hatem Derbel.


La représentation de l'œuvre a été effectuée à la salle du 4ᵉ Art à Tunis dans le cadre des "Saisons de la création" mises en place par le Théâtre national tunisien (TNT) et dont la troisième édition s'achève le 9 novembre 2025.


Les comédiens mobilisés dans cette fiction post-moderne sont véritablement magnifiques, à savoir Senda Ahmadi qui joue avec des grands calibres du monde du jeu théâtral et de la performance du comédien, à savoir Basma El Euchi et le grand Taoufik El Ayeb.


La répartition de l'espace de jeu dans "Sogra" est équitable. Autrement dit, la partition attribuée à chaque comédien est pareille pour l'ensemble des comédiens.


La représentation de l'œuvre a été effectuée à la salle du 4ᵉ Art à Tunis dans le cadre des "Saisons de la création" mises en place par le Théâtre national tunisien (TNT) et dont la troisième édition s'achève le 9 novembre 2025.     Les comédiens mobilisés dans cette fiction post-moderne sont véritablement magnifiques, à savoir Senda Ahmadi qui joue avec des grands calibres du monde du jeu théâtral et de la performance du comédien, à savoir Basma El Euchi et le grand Taoufik El Ayeb.     La répartition de l'espace de jeu dans "Sogra" est équitable. Autrement dit, la partition attribuée à chaque comédien est pareille pour l'ensemble des comédiens.
'Sogra' de Hatem Derbel avec un trio magnifique de comédiens : Taoufik Ayeb, Basma El Euchi et Senda Ahmadi. Création : culturetunisie.com

La pièce sort en effet du paradigme du rôle principal et d'un seul protagoniste porteur de l'histoire. Aussi, ‘Sogra’ a une visée universelle supportant, par la même occasion, plusieurs niveaux de lectures, d'interprétations et d'analyses.


L'œuvre dure une heure et trente minutes et comporte un rythme qui monte crescendo. Elle dérange sciemment le spectateur. Le récit repose en outre sur la technique de dévoilement. Le récepteur de 'Sogra' découvre ainsi les personnages au fur et à mesure de l'évolution de leurs interactions.


Dans le processus d’élaboration de ‘Sogra’, la comédienne Senda Ahmadi a subi une métamorphose par rapport à son personnage dans la vraie vie. Elle a su incarner parfaitement le rôle de Kali. Narjes Ben Ammar co-autrice de 'Sogra', a affirmé lors du débat programmé après le spectacle que le personnage de Kali est inspiré d'une fille soudanaise dont des gourous lui ont amputé les deux mains.


Avec une sensibilité intense, Senda Ahmadi a pu donc faire une excellente monstration de ce personnage dont l'élan a été obstrué au fleur de l'âge, c'est-à-dire à partir de 18 ans.


Elle veut désormais passer à un monde-idéal où elle pourra vivre et concrétiser ses rêves refoulés. C'est de cette façon qu'elle va rencontrer le personnage portant le nom de Zawak. Un passeur à un autre monde fictif, illusoire dans lequel guerre et progrès technique s'entremêlent.


Au milieu de cette rencontre sort le personnage de Lima, une femme trahie par un amoureux libanais qui l'a séduite, s'est mariée avec elle et par la suite la quitte. La laissant ainsi élever son enfant toute seule tout en lui gravant dans sa mémoire des souvenirs sensuels inoubliables qu'elle espère retrouver dans la ville 'Sogra', la "ville de la deuxième chance, de la dernière chance", réplique-t-elle.


Selon Hatem Derbal, plusieurs fresques dans la pièce font référence au peintre Kais Rostom, son compagnon de route sur maintes collaborations artistiques.


À côté d'une prestation artistique très élégante et respectable se trouve également la technique du mapping qui vient illustrer une atmosphère futuriste où la technologie est reine. Dans cette perspective, plusieurs représentations technicisées ont été projetées sur scène. Cette grande quantité d'images a perturbé le spectateur et l'a mis dans un chaos visuel.


En ce sens, 'Sogra', en substance, est une profonde critique de l'idéologie du progrès qui conduit, comme chacun de nous peut le remarquer à une disparité accrue des classes sociales, à l'augmentation de la logique de l'enfermement sur soi, l'encerclement des cités riches, au protectionnisme, à de la violence, voire à la domination encore davantage du capitalisme sauvage dont la subordination des plus faibles devient le maître-mot.


Pièce, encore une fois, très classe, esthétiquement raffinée, à la fois moderne et ancienne en même temps dans son récit et qui comporte des questions profondes sur le devenir collectif et mondial. 'Sogra' à voir absolument.



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    Lancé en 2014, ce site avait initialement une vocation universitaire avant de se transformer en l'un des rares espaces spécialisés dans la critique culturelle en Tunisie. Aujourd’hui, il propose des articles multimédias en trois langues : arabe, anglais et français. Pour toute information complémentaire, vous pouvez contacter Mohamed Ali Elhaou, fondateur de ce média culturel, à l'adresse suivante : elhaou@gmail.com

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