Zina Gasriniya sur les planches du Festival d'Outhna : réjouissance et danse sans calcul
- Mohamed Ali Elhaou
- il y a 4 heures
- 2 min de lecture
Le festival d'Oudhna est une manifestation culturelle qui présente l'artiste de l'art populaire dans notre pays sous un jour meilleur, car le plus souvent ce dernier travaille dans des conditions pas toujours optimales. En effet, du 26 juillet au 5 août 2025, la cité antique d’Oudhna abrite la première édition du Festival International des Arts Populaires.

Le 1ᵉʳ août 2025, la performance totale de Zina Gasriniya, ainsi que sa troupe de danseuses et de musiciens, a été formidable sur l'arène mythique d'Oudhna. Ce lieu historique, perché sur une colline verdâtre qui regorge d'esprit de combat et de défi, a été l'endroit d'un art bédouin très proche de la réjouissance et des attentes du public ainsi que de sa manière d'être au quotidien.
La musique bédouine présentée par Zina Gasriniya, surtout dans la majeure partie de sa présence sur scène, est une musique sincère, pas artificielle, pure et fondée sur une rythmique constante du Fazani et du Chaoui qui rappellent des millénaires d'efforts invisibles effectués par les ancêtres de ce milieu rural et agricole berbère.

Zina Gasriniya a vraiment enchanté son public durant deux heures non stop de musique et de medley de la chanson populaire. Elle est née au Maazil, en 1973, dans le gouvernorat de Kairouan, dans un milieu social conservateur qui refuse les formes d'expression artistique. Elle a commencé sa carrière artistique de façon amateure et ne voulait pas faire de l'art une profession. Mais c'est le destin qui l'a poussé dans cette trajectoire et surtout l'accompagnement du compositeur et chef d'orchestre Samir Agrebi.
Sur les planches du festival d'Oudhna, elle qui a désormais plus de cinquante ans, a montré une grande maturité dans la mise en place de son spectacle. Son point fort est sa voix qui rappelle la grande Fatma Boussaha, artiste à laquelle elle a fait un hommage à travers la chanson "Ahli gasbouni hlili ma inich", (Ma famille veut m'imposer un homme que je ne veux pas). Elle a par ailleurs régalé son public à travers ses morceaux "Darcom" ou encore "Hlili min bin aami", (Oh, mon cousin !).
Zina Gasriniya a encore affirmé, sans aucun doute, lors de ce concert magnifique présenté au festival de Outhna qu'elle est l'une des voix féminines incontournables de l'art populaire, en réalité berbère, dans notre pays.
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