Wael Jassar au Festival International de Hergla : jamais deux sans trois

Après ses deux concerts au Festival de Hammamet et celui de Bizerte, Wael Jassar, le roi de la chanson douce, a donné un troisième concert, le 28 juillet à 22 h 30 à la première édition du Festival International de Hergla, qui est une initiative de Hergla Park et plusieurs mécènes culturels. Le festival de Hergla est, en effet, un événement culturel situé dans un espace en plein air. Des chaises ont été préparées à l'occasion. Ce parc est un lieu qui ne contient pas de gradins. Il est dédié, entre autres, aux vacanciers, venant se reposer seuls ou avec leurs progénitures dans le calme et la sérénité. Il comprend, en outre, plusieurs activités de loisir telles que le karting.

Wael Jassar au Festival International de Hergla le 28 juillet 2025. Crédit photo : culturetunisie.com

Wael Jassar, ce chanteur libanais né en 1976, n'en est pas à sa première fois dans notre pays, il en connaît bien l'ambiance et les publics, lui le chanteur qui a plus de vingt ans de carrière. Son spectacle à Hergla n'était pas de tout repos. Dès sa montée sur scène, il n'a cessé de susciter la frénésie de ses fans et en particulier la junte féminine qui suivait la moindre de ses traces et fredonnait l'ensemble de ses morceaux, dans une communion à laquelle on assiste seulement avec les grandes stars.

Lors du concert de Hergla, Wael Jassar a suivi le même conducteur de spectacle que celui présenté à Bizerte ou à Hammamet et préparé avec le maestro Adel Ayech. C'est un artiste, incarnant, sans aucun doute, la culture de masse musicale dans le monde arabe, et faisant par conséquent très attention à son image tout en adorant les bains de foule.

Le public du Festival International de Hergla, dans sa première édition lors du concert de Wael Jassar. Crédit photo : culturetunisie.com

En ce sens, durant le concert, Wael Jassar est descendu une fois de la scène : elle était un peu haute et perchée par rapport à la disposition du public. Il s'est donc approché des premières rangées pour faire des selfies et pour venir à la rencontre de ses adoratrices, entre autres, parmi les nombreuses journalistes qui étaient présentes pour le spectacle.

Même si sa prestation est un peu improvisée et d'une durée d'une heure et demie à peine, ce qui est peu quand on examine la durée de concert de ses collègues libanais, l'amour du public à l'artiste Wael Jassar est indéniable. Au regard de son répertoire, Jassar a présenté seulement deux nouvelles chansons, à savoir Kol Waad (2024) et Thourouf (2015). Cet aspect montre qu'il n'y a pas, en réalité, une recherche approfondie sur une nouvelle imagination de sa prestation.

Sinon, il a bien servi son auditoire, il a fait des hommages aux grands de la chanson arabe tels que Georges Wassouf, Abdelhalim Hafez et la diva Najah Sellem à travers le morceau Mayil Ya Ghzayel.

L'engouement pour Wael Jassar est sans égal, sauf pour des chanteurs comme Ragheb Alema ou encore Wael Kfouri. Cependant, artistiquement, un très bon interprète comme lui doit encore bien préparer ses venues dans notre pays pour qu'il puisse accéder à son festival le plus prestigieux. L'artiste a donc été égal à lui-même et n'avait pas introduit du neuf, c'est-à-dire un effet de surprise permettant vraiment d'étonner et de sublimer son public. L'ambiance de son concert était certes à la fête estivale, mais sans plus, surtout face à un artiste comme lui dont on attend beaucoup, car il est parmi les signatures lourdes du chant actuel dans le monde arabe.

Mohamed Ali Elhaou