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  • Mohamed Ali Elhaou

Basheer Taher Alhorai, expert dans les industries médiatiques et culturelles : "le numérique change la manière de consommer le théâtre"

Le 13 février 2024, les étudiants de deuxième année entrepreneuriat culturel et artistique de l’Institut Supérieur d’Art Dramatique (ISAD) avaient rendez-vous avec Basheer Taher Aldhorai. C’est un professionnel des médias d’origine yéménite et installé en Tunisie depuis 2017. Basheer a le profil de journaliste, d’expert et de formateur dans les industries des médias et de la culture dans le monde arabe. Grâce à ses connaissances des métiers du journalisme et plus particulièrement du Data journalisme, il a parcouru plusieurs pays du monde, à la fois au Moyen-Orient, en Europe ou encore en Amérique du Nord. Il connait très bien la logique de financements des petits projets et il participe souvent dans les activités de ARIJ.




Visite de l'expert Basheer Tahar Aldhorai à l'Institut Supérieur d'Art Dramatique (ISAD) le 13 février 2024


En face des étudiants, Basheer Aldhorai a abordé la place prégnante que prennent désormais les plateformes numériques. En ce sens, il a sensibilisé les étudiants au fait que le numérique est en train de modifier, entre autres, la façon d’aller vers le théâtre. D’ailleurs, le théâtre demeure l’un des derniers cénacles qui résiste tant bien que mal à la vague de numérisation tsunamisant notre quotidien et même notre manière de consommer l’art et la culture.


Obtenir la confiance de bailleurs de fonds pour l’art et la culture 


Durant sa conférence face aux Isadistes, Basheer Aldhorai a mis l’accent sur l’importance de préparer méticuleusement son parcours artistique et son projet et de bien le présenter. Par la suite, il a mis l’accent sur le fait que le travail est la seule issue pour susciter l’intérêt du bailleur de fonds. Celui-ci, s’il décide de financer une idée quelconque, exige généralement la transparence et surtout les traces quant aux actions menées durant le financement du projet artistique et culturel.


Dans la préparation du projet, selon Aldhorai, il s’agit de bien argumenter et présenter son dossier de candidature. Celui-ci doit être moderne et bien soigné pour qu’il augmente la chance du candidat auprès du bailleur. D'après le conférencier, il y a plusieurs opportunités offertes par des bailleurs de fonds, mais sont souvent loupées ; car la jeune génération ne maitrise pas assez les langues étrangères et ne connait pas les sites internet ou les pages dans les réseaux sociaux qui produisent ce genre d’information. En d’autres termes, ils ont peu de connaissance sur ce qui se trame à l’étranger en matière de financement de projets liés aux industries culturelles et créatives ; au même titre que les opportunités offertes.


Selon le conférencier, en ce moment de crise, le monde de l’art et de la culture a le vent en poupe, car c’est un domaine représentant l’espoir pour la société. Cette entité a toujours besoin de respirer l’art dans les contextes difficiles.  


En outre, l’un des critères dans l’attribution d’un financement, selon notre conférencier, est la vision claire que l’artiste ou le détenteur du projet doit avoir dans la construction de son projet. Aussi, le dossier lié au fundraising doit parler le langage actuel du marché de l’art et ses mutations. En même temps, le candidat au financement de son projet doit montrer qu’il connait bien son public, voire ses publics à qui il est amené à s’adresser. En effet, selon Basheer Aldhorai, l’étude des publics et sa façon de réagir est très importante.


Se concentrer sur le public dans la production de son projet et de son contenu est primordial pour un bailleur de fonds. Celui-ci est souvent inscrit dans une perspective de changement et souhaite toujours transmettre des messages dans le but « d’éclairer » la société ou du moins les consommateurs du projet qu’il finance sur une problématique liée par exemple à l’égalité femme-homme, l’immigration, l’homosexualité, etc. En effet, sur le marché du financement, il y a bien des projets qui attirent plus que d’autres, notamment des projets contenant une réelle innovation technologique. De ce fait, les bailleurs s’intéressent à la capacité de l’innovation, c'est-à-dire à l’introduction de la part du candidat au financement du neuf ou du nouveau. Parmi les exemples, le conférencier cite Internews.


Le leadership très important pour la réussite du projet après le financement  


Selon le conférencier Basheer Aldhorai, une fois la chance est du côté du candidat et qu’il obtienne le fond demandé, la première année est un réel défi pour lui, car il doit savoir s’entourer d’une équipe collaborative, solidaire et qui possède la culture du travail. Aussi, l’équipe doit être force de proposition et qui se plie à un règlement intérieur strict. Dans cette perspective, même si l’équipe du travail produit dans un esprit de cocréation et de coworking, le leader doit fixer les heures de travail pour chacun, sa tâche, ses entrées et ses sorties. Ces éléments sont une sorte de contrat avec le groupe et pas seulement une question de discipline. Car sans l’effort de chacun, nulle chose ne peut se réaliser.


Au final, Basheer Aldhorai a relevé la nécessité de bien penser le modèle économique des spectacles vivants. Ceux-ci travaillent comme tout le monde le sait principalement sur le modèle de la billetterie, mais notre conférencier a mis en relief la possibilité d’innover en ce sens en réfléchissant à des partenariats et à des financements de la production dramatique en amont, à travers des collaborations avec des banques ou des fondations internationales par exemple. Ces dernières participent à faire émerger l’art, en contrepartie, elles bénéficient d’exonération d’impôts. Affaire à suivre.


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