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  • Chermiti Raja

Meher Hajbi : "il n'y a pas d'industrie culturelle en Tunisie"


Meher Hajbi journaliste de Mosaique Fm

La culture est comme tout secteur d’activités en Tunisie fait face à divers problèmes notamment le manque de production, d’innovation, de financement et de médiatisation.


Lors de sa présence à l’atelier culturel de l’Institut de Presse et des Sciences de l’Information (IPSI) le 31 novembre 2016, le journaliste Meher Hajbi déclare que la culture devient de plus en plus une industrie dans le monde et que l’on n'a pas, dans notre pays, encore cette industrie.


Étant donné que l’activité culturelle se marchandise progressivement avec la prolifération des stations de radios et de télévision, le vrai problème est une sorte de corruption systémique dans le domaine de la promotion culturelle. En effet, on voit toujours les mêmes chanteurs et acteurs à la télévision et sur scènes pendant les festivals. Selon lui, si on examine de près le champ culturel local, on peut facilement trouver des artistes qui ont des produits mais n'ont pas la chance de le présenter au grand public. Car selon lui même si les réseaux sociaux et en particulier Youtube ont un rôle à jouer, les médias traditionnels demeurent dominants quant à la mise en visibilité des professionnels de l'art et du spectacle.


Le ministère des affaires culturelles n'a pas de stratégie claire


Le financement provenant du ministère des affaires culturelles est un autre problème. En effet, les ressources financières sont toujours programmées aux artistes choisis d’avance et ne vont pas selon les critères de méritocratie c'est à dire selon l'importance et la valeur du projet présenté. En outre, ces dernières années l'organisation sous la bannière ministère de la culture rime parfois avec le désordre. Le tapis rouge lors des journées cinématographiques de Carthage (JCC) en 2016 en est l'illustration.


Le fétichisme qui règne


Hajbi ajoute que le public tunisien ne s’intéresse plus au fond mais accorde de plus en plus son attention à la forme et au prestige formel. Du coup, nous sommes dans une époque où le narcissisme et la futilité règnent en maitre notamment à travers la technologie mobile et les smart phone. Ainsi, le plus intéressant pour les spectateurs où ceux qui assistent à un événement culturel est de publier une photo « en train de regarder tel ou tel film », « en train de lire tel ou tel livre ». D’autre part, Hajbi parle du manque de journalisme culturel et la dominance de celle de loisirs et de divertissement. Il insiste dans cette perspective sur l’importance d'imaginer des nouveaux concepts d'émissions culturelles. Il donne à ce titre l'exemple de l'émission 360° de Hedi Zaeim comme modèle de réussite à suivre en termes d'innovation et de créativité. Meher Hajbi nous conseille enfin de chercher l’information et le divertissement à la fois pour réussir nos émissions.


Chermiti Raja




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