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Si le théâtre se tait...il perd vie
- Taoufik Jebali
- il y a 7 heures
- 2 min de lecture
Quelle est la vérité du théâtre aujourd'hui, dans le parcours universel et historique de nous tous ?
Nous posons cette question au moment où des peuples sont exterminés et affamés, où les écrans, sous leurs différentes formes, surveillent et détruisent les esprits en les empêchant de penser, où une minorité de riches amasse les ressources sur la moitié de la planète, et où la nature est lentement massacrée dans un crime quotidien insensible et parfaitement orchestré.
Les libertés individuelles et collectives se réduisent comme une peau de chagrin et sont confisquées tout autant sous le marteau de la "force de la stabilité" que de l'enclume de la "force de la religion" ; tandis que les marchés symboliques sont inondés d'arts sans âme ni questionnements, des villes devenues laides et sales, à présent une partie intégrante d'un paysage sans architecture, et même le langage est devenu libertin et insolent, pratiquant une simplification banale qui dénigre les valeurs et vidant les relations entre les gens.
La violence est désormais une culture dominante, le fanatisme s’installe comme une méthode aveugle et aveuglante, et la vie est réduite à une seule couleur et une seule voix.
Alors, le théâtre a-t-il encore une place pour dénoncer, réfléchir ou faire une différence contre ce dogme ? Ou bien est-il devenu un décor dans la grande scène de la ruine ?
Nous le disons à haute voix : le théâtre que nous désirons n'est ni un divertissement éphémère ni un discours tout fait élaboré et figé.
C'est bel et bien un laboratoire des questions interdites et le plus souvent tues, une confrontation avec ceux qui se sont éloignés d'eux-mêmes, et une conscience vivante qui dérange ceux qui se complaisent dans le mensonge et réveille les indifférents à la laideur.
Oui, la laideur qui devient la norme au quotidien dans nos sociétés.
Si le théâtre se tait, il meurt donc.
Alors, rappelons-le : essayons toujours, fâchons-nous, moquons-nous, protestons encore et encore.
Que le 4ᵉ art nous rappelle souvent et sans relâche que l'homme sans questions, sans une vision esthétique et sans position intellectuelle n'est qu'une ombre passagère, un petit nuage, dans un temps éphémère.
Poète, Créateur, Comédien, Metteur en scène et Artiste
Traduction du texte original de l'arabe vers le français de Mohamed Ali Elhaou
Ce texte c'est de l'art, d'un esprit supérieur
Le théâtre ne peut/ ne doit pas se taire. Par ces temps où la médiocrité est devenue reine, c'est le théâtre qui est/ sera là pour mettre le holà. Trop de misère. Trop d'injustice. Trop de laideur sont à dénoncer grâce au théâtre.