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Mohamed Ali Elhaou

"Quelqu'un" de Marwen Missaoui : pur moment théâtral pour la rentrée du 4ᵉ art

Dans le cadre de la cinquième édition de "Sorties au théâtre", se déroulant chaque soir à partir de 19 h 30 à la Cité de la culture à Tunis jusqu'à dimanche 29 septembre, s'est produite hier, devant un large public, la pièce "Quelqu'un" du metteur en scène Marwen Missaoui assisté par la talentueuse à la fois dans l'écriture, dans l'organisation ainsi que dans la construction visuelle Manel Baccouri. Missaoui entame en l'occurrence sa sixième expérience de mise en scène après avoir été un comédien dans plusieurs spectacles parmi lesquels se trouve 11/14 de Moez Gdiri.


L'originalité de cette pièce est qu'elle est une autobiographie. Elle contient une réflexion de fond sur la diversité des parcours des individus. Elle raconte plus particulièrement un morceau de vie de Marwen Missaoui. Le pari hier était réussi ; car dans l'intrigue, il y avait alternance entre moments tragiques et moments comiques. Cet aspect rend le rythme dramaturgique fluide et permet au spectateur de ne pas porter le fardeau de l'histoire. Toute l'équipe de comédiens, en premier chef Aws Brahim, qui revient sur les planches après une longue expérience de mise en scène, ont proposé pour cette reprise du quatrième art un très bon moment théâtral.


Quelqu'un raconte la vie de quartier


Le premier niveau de l'œuvre raconte l'histoire de Miled, appelé Miloud, joué avec un naturel pas à la portée de tous les comédiens par l'excellent et connaisseur Aws Brahim, vivant mal depuis maintenant une année la séparation sans préavis avec sa bien-aimée. Il est resté donc sur un déchirement, une amertume, car sa bien-aimée ne lui a même pas dit "au revoir". Du coup, il demeure sur sa soif depuis cette séparation et il l'attend toujours au même endroit : le jardin public de son quartier. Ainsi, sur les lumières des lampes de rue, il attend sa dulcinée, mais celle-ci ne revient pas, plus. Pourtant, il a été correct avec elle, il ne se rappelle pas de lui avoir fait du tort. Entretemps, dans ces moments d'attentes ne s'arrêtant pas et qui sont emplis d'un amour imaginaire et de déchirement, il rencontre plusieurs personnages fauchés : frappés de plein fouet par les aléas d'une vie les écrasant.


Des personnages frustrés


Les personnages de la pièce n'atteignent pas leurs objectifs. Désormais, ils n'ont plus de but dans la vie. Ils cohabitent avec le quotidien. C'est le cas par exemple de Nadhir, décidant de ne plus sortir de son sac de couchage. Même quand on le violente, il préserve le seul lieu lui restant où il pourra se sentir en sécurité. C'est aussi la situation de Zeineb jouée par Zeineb Marzouki, très sensible sur scène avec une voix vibrante et fragile. Zeineb a un faible véritable pour Miloud mais qui ne sait pas comment attirer son attention et son amour.


C'est en outre le parcours de Farid, interprété avec brio par Mohamed Barhoumi, frères de Miled, parti à l'étranger, mais pour rentrer à la fin bredouille. Il a bien appris plutôt comment ne plus respecter aucune norme et devenir, chemin faisant, brigand. D'un autre côté, il y a Moncef, aveuglé par l'amour de sa femme, Saida, au point se sentant plus esclave de cette adoration. Sa conjointe le considère comme son gamin, bien plus comme son homme. Moncef répand dans la pièce la réplique suivante : "plus tu aimes, plus tu perds de ta virilité". Il faut bien dire que sa femme Saida l'infantilise et ne l'entend plus du tout. Tellement elle le néglige qu'elle recherche son bonheur et sa satisfaction en dehors du foyer avec d'autres personnes: elle donne de l'amour au premier arrivant sauf à son conjoint. Au fond d'elle-même, elle pense qu'elle a fait le mauvais choix sans pourtant se séparer de Moncef.



C'est l'ensemble de ces personnages qui interagissent avec Miled dans un spectacle durant une heure et demie. En effet, la pièce aborde en substance la société des individus dans laquelle chacun est en quête de son salut personnel sans réellement l'atteindre. Le quartier montre l'ampleur de la toxicité ambiante : personne n'est plus valable, c'est-à-dire au moins en état de compréhension de lui-même et des autres. Dans ce cadre, c'est le dégout qui règne dans les relations, comme c'est bien montré dans cette pièce de Marwen Missaoui; même si tout le monde recherche de l'amour et de l'affection.


L'originalité de cette pièce est qu'elle est une autobiographie.  Elle raconte plus particulièrement un morceau de vie de Marwen Missaoui. Le pari hier était réussi ; car dans l'intrigue, il y avait alternance entre moments tragiques et moments comiques. Cet aspect rend le rythme dramaturgique fluide et permet au spectateur de ne pas porter le fardeau de l'histoire. Toute l'équipe de comédiens, en premier chef Aws Brahim, qui revient sur les planches après une longue expérience de mise en scène, ont proposé pour cette reprise du quatrième art un très bon moment théâtral.
Aws Brahim dans Quelqu'un de Marwen Missaoui @Théâtre de l'Opéra de Tunis

Les esthétiques de Quelqu'un


Les actes de cette pièce sont imaginés comme des fresques. La pièce montre la routine dans ce jardin public composé de six poteaux d'éclairage. Les personnages au début de la pièce, et tout au long, sont vêtus de capuches jaunes. La musique est enregistrée et commence dès l'installation du premier spectateur. La pièce débute donc avec l'attente des comédiens, des spectateurs et non l'inverse. Malgré les péripéties du quotidien, les acteurs de la pièce ne sont pas en situation de défaite, ils se défendent avec humour, énergie et s'acclimatent au refus de l'autre par des contournements ou des blagues. Sur scène, se placent deux bancs publics et la fenêtre de la cuisine de Moncef donnant sur ce fameux jardin.


Toute la pièce est en extérieur. Le jeu des acteurs se prête à la vision esthétique de l'acteur coccinelle, c'est-à-dire acteur pouvant être tantôt un élément de la scénographie, tantôt un personnage à part entière. Le spectateur aurait aimé au final entendre une musique live accompagnant l'évolution de la dramaturgie et pas uniquement une bande enregistrée, même si celle-ci est très belle. Les personnages ne sont pas maquillés, ne portant pas de masque, en dehors de Mondher avec des paires de lunettes solaires, et sont habillés de costumes réalistes. Œuvre vraiment à voir, car elle emprunte un registre cinématographique et elle est réellement accessible, légère et travaillant sur les situations dramatiques-comiques.

1 Comment

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Guest
Sep 26
Rated 3 out of 5 stars.

مسرحية "واحد" لمروان ميساوي

عمل مسرحي لا داعي لأن اصف الموجد فيه لأني لا أحبذ وصف العناصر الظاهرة بقدر نقد محتوى العرض ... أولا على مستوى النص كركيزة أساسية في العمل المسرحي نظرا لأهمية الحوار في مسرح... نص لا يرتقي للشاعرية المسرحية التي تنبني على كلام مسرحي أي حوارا جديا... كل كلمة فيه ترميز بضرورتها وخصوصيتها وقيمتها في العمل حيث أننا نجد كلامًا لا يكاد يختلف عن الحوار اليومي الذي نسمعه في شوارعنا التونسية و بالتالي لم استمتع بالنص بل شعرت بالاشمئزاز من بعض العبارات المتكررة مسرحيًا وسمعيا التي لم اشعر انه تم الغوص فيها وإبراز حقيقة مكامنها المعنوية بقدر سطحية اللفظ... علاوة على أنه لا يوجد ما يشد في النص.

ليست صرامة أو تعصبا في الرأي ولكن مالذي خرجت…

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