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  • Mohamed Ali Elhaou

Dans la pièce « Le cirque de Mayssoun » de Sofien Hmeysia : la gentillesse finira toujours par gagner !

Dans un monde dans lequel les principes s’amollissent, où les familles trouvent de plus en plus de difficultés à éduquer leurs progénitures sur des principes clairs, le théâtre peut constituer un des derniers espoirs pour trouver un début de réponse à un destin d'incertitude. En l’occurrence, le samedi 9 mars 2024 vers 14 h, les amateurs du théâtre pour enfant avaient rendez-vous à l’espace Dar Masrahi au Bardo, la banlieue proche de Tunis, avec la pièce « Le cirque de Mayssoun » produite avec le concours de l'association We impact.  Cette pièce dure une heure et contient un effort considérable au niveau des costumes et de la scénographie.



Elle rassemble une dizaine de jeunes acteurs de talents saillants et vraiment spectaculaires. Les répétitions sur cette représentation avaient démarré depuis octobre 2023. Le texte théâtral est de Anouar Harzali, le metteur en scène est Sofien Hmeysia, l’assistant du metteur en scène est Houssem Mbarki, la scénographie est de Walid Brini, le maquillage des personnages est de Salah Dridi.


Les personnages de la pièce


Dans le cirque de Mayssoun jouent dix comédiens qui sont respectivement, Eya Ajili dans le rôle de l’âne sauvage, la formidable Sahar Naffeti dans le rôle du Pingouin, Narmine Abdelli dans le rôle du chat forestier, Aziz Harzali, excellent dans le rôle du gorille, Gacem Ben Maiz dans le rôle de perroquet, impressionnant par ailleurs dans l’incarnation de cet animal.  Au côté de ceux-ci, on trouve, Iheb Fenni dans le rôle du Sage Irfen, Hamza Tarhouni dans le rôle du propriétaire du cirque et Nour Hajri dans le rôle de Mayssoun, fille du propriétaire. En plus de ces personnages, on distingue deux clowns à savoir Mohamed Athoumi et Amine Troudi. La pièce raconte l’histoire d’un propriétaire de cirque, qui après un spectacle ayant échoué, décide de fermer le garage et de liquider son cirque en se débarrassant des travailleurs du cirque, au premier rang desquels se trouvent les animaux. En attentant la vente de ces derniers, le propriétaire décide de les punir en leur affligeant une politique d’austérité et de paupérisation, notamment en leur enlevant le repas quotidien. Parallèlement, Mayssoun la fille du propriétaire, est très attachée au cirque, mais se retrouve dans une vulnérabilité à cause d’un accident qui l’empêche de reprendre à marcher et même à se tenir debout. De ce fait, elle n’est pas au courant des supplices affligés par son père aux animaux.



Peu à peu, les bêtes se rendent compte des desseins néfastes du propriétaire et décident de se rebeller contre ses méthodes autoritaires. Dans cette rébellion, le gorille se trouve à la tête du peloton. Lui qui est tellement attaché à Mayssoun et à la survie du cirque. Le sage, qui n’est plus écouté par le propriétaire, qui a passé toute sa vie à entretenir le cirque, n’est plus dans ses meilleurs jours. Cependant, avec le peu de force qui lui reste, il préfère regarder l’intérêt de tous et se penche vers l’aide du gorille dans sa quête de rendre justice au groupe et à briser les intentions égoïstes du propriétaire du cirque.



Gorille et sage se rendent donc compte que la clé de sortie de crise et le rétablissement de Mayssoun. Celle-ci doit, à leurs yeux, reprendre ses forces, c'est-à-dire à marcher et doit revenir à sa vigueur pour empêcher les abus de son père ainsi que sa cupidité sans freins. C’est le gorille qui détient désormais la mission de trouver le remède magique qui rendra ses pieds à Mayssoun. Entre-temps, il est pourchassé par le propriétaire. Ce dernier réussit à atteindre le gorille par une balle dans la poitrine. Mais, le gorille n’abdique pas et amène, vaille que vaille, le remède à Mayssoun. Celle-ci reprend sa vigueur et sa forme d’antan, grâce à ces herbes magiques. Le cirque est sauvé ! Tout le monde est heureux ; le temps est à la fête. La pièce se termine ainsi sur une note optimiste : la gentillesse finit toujours par gagner contre la cupidité et l’égoïsme !


Cirque de Mayssoun déconstruit les présupposés


Dans cette pièce, le personnage de l’âne sauvage est mis en scène comme un animal intelligent et stratégique ; alors que dans l’imaginaire collectif local ce dernier est souvent associé à la stupidité. Aussi, dans cette représentation, l’enfant a un rôle primordial dans la mesure où c’est un personnage héros capable de changer tous les événements de l’intrigue. Il arrive à son but, aidé par la force et la sagesse. À examiner de près, la pièce emprunte l’univers de The Jungle Book de Robert (Bob) Wilson dans la mesure où elle use de différentes scénographies au service du personnage animal humanisé.



Certes, la pièce est pour les enfants, mais les adultes trouvent largement leur compte aussi. C’est, au final, une avant-première prometteuse qui a des bons jours devant elle. Seul bémol, les transitions musicales entre les différentes scènes qui doivent être plus synchronisées et fluides. Espérons que cette ambition artistique, qui a rassemblé un grand nombre de jeunes talents, sort de l’ombre vers le grand public des enfants, entre autres.

Bonne chance à ce groupe de jeunes comédiens solides et soudés !


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