La ville de Testour, tournée vers l'Europe et regorge de l'esprit méditerranéen
Le 9 et le 10 novembre, c'est la clôture du projet Via Bagrada. Ce projet vise à rénover la ville de Testour et à lui apporter du développement territorial, entre autres, à travers la créativité et l'encouragement à l'entrepreneuriat : le financement de projets partant de l'art culinaire et agricole de ces lieux.
Parmi les axes de croissance se trouve aussi le tourisme alternatif, sportif et culturel. Ce genre de tourisme vise à faire connaitre et à s'approprier, même courtement, les lieux historiques et les monuments constituant le patrimoine riche de cette ville du Nord-Ouest de la Tunisie. L'esprit européen et méditerranéen de cette ville se remarque en effet dans l'architecture urbaine de la ville, les ruelles parallèles sans impasses et une avenue principale dans laquelle existe le marché : l'échange et ses implications en matière d'offres, de demandes, de rencontres et de liens.
En outre, cet esprit méditerranéen est manifeste dans la prédisposition à la tolérance de l'autre à travers la coexistence jadis, et très peu maintenant il faut dire, de différentes confessions. Le visiteur de Testour remarque très facilement que c'est un territoire ressemblant beaucoup à la Sicile.
Via Bagrada porté par plusieurs opérateurs
Dans le projet Via Bagrada s'engagent plusieurs acteurs en premier lieu l’association Museum Lab. C'est une association spécialisée dans la valorisation des patrimoines dans les régions du Nord-Ouest, notamment Bejà, Jedouba et le Kef. Elle lutte, de surcroit, contre le délabrement et la dégradation quasi totale de plusieurs monuments historiques dans notre pays. Ceux-ci trouvant du mal, sauf quelques exceptions, à être restaurés et à trouver leur flamboyance, leur jeunesse et beauté d'antan.
Plusieurs événements ont jalonné ce projet, dans lequel participent, entre autres, l'Association de Sauvegarde de l'horloge Andalouse à Testour et la British Council ainsi que l'Agence Espagnole pour la Coopération Internationale au Développement. Le but de ce projet est de redorer le blason de cette ville méditerranéenne et de mettre en place un circuit touristique et culturel permettant de redonner vie à cette ville délaissée 10 mois sur 12 durant l'année.
Cette redynamisation passe par le biais de circuits découvertes à vélo, des activités Canoë-Kayak dans les proximités d'Oued Madjerda, point de départ du Barrage Sidi Salem, des activités de Tyrolienne au cœur de la montagne Jabal Zeldou, un circuit au site archéologique Aïn Tounga, un circuit patrimoine bâti et des circuits d'aléotourisme (l'huile) et d'œnotourisme (vin). Elle s'opère également via l'Artigiano-atelier de fabrication de fromage, Cuis'art-atelier de fabrication de pâtes fraîches, Gorguef-atelier de broderie, Rmimina-atelier de fabrication de confiture de grenade et Kharbga-atelier d'apprentissage de jeux traditionnels pour enfant et aussi adulte.
En dernier ressort, il importe de revenir sur la dégradation d'un lieu emblématique de la culture andalouse à Testour, car c'est cela la priorité, à savoir la Zaouia de Sidi Nasr El Garouachi, entre autres. Ce joyau architectural placé en plein centre de la ville de Testour préoccupe par l'ampleur de sa détérioration ce qui a causé sa fermeture et sa dégradation à grande vitesse. Cette Zaouia mérite, sans tarder, une attention particulière de la part des autorités locales et nationales.
Bravo pour cet article concis et précis