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Mohamed Ali Elhaou

Rana Zarrouk au concert de la cité de la culture : sensibilité ne laissant pas indifférent

Le 3 novembre 2024, lors d'un concert donné à la cité de la culture, dans le cadre du renforcement du lien diplomatique liant notre pays à la Turquie, l'élégante Rana Zarrouk a fait une apparition dans le concert donné par le fameux instrumentiste turque Aytaç Dogan (Dans les prochains jours, un article sera consacré à ce grand artiste). Il importe de signaler que ce n'est pas la première fois que les deux artistes jouent ensemble. Ils se sont produits en l'occurrence le 16 avril 2023 lors d'une soirée ramadanesque. Le timbre de la voix de Rana Zarrouk et sa sensibilité sont uniques et ne laissent pas indifférents les spectateurs.


Le 3 novembre 2024, lors d'un concert donné à la cité de la culture, dans le cadre du renforcement du lien diplomatique liant notre pays à la Turquie, l'élégante Rana Zarrouk a fait une apparition dans le concert donné par le fameux instrumentiste turque Aytaç Dogan (Dans les prochains jours, un article sera consacré à ce grand artiste). Il importe de signaler que ce n'est pas la première fois que les deux artistes jouent ensemble. Ils se sont produits en l'occurrence le 17 avril 2023 lors d'une soirée ramadanesque. Le timbre de la voix de Rana Zarrouk et sa sensibilité sont uniques et ne laissent pas indifférents les spectateurs.
Rana Zarrouk, chanteuse sublime, invitée au spectacle du célèbre instrumentiste turque Aytaç Dogan, le 3 novembre 2024 @Elhaou

La chanteuse tunisienne marque en effet les esprits par sa capacité d'emporter son auditeur et la facilité de son interprétation des grands classiques de la chanson arabe : Koli da Ken lih (tout ça pourquoi ?), du grand compositeur et interprète Mohamed Abdel Waheb.


Dans ces rendez-vous solennels, Rana est rare. Pour l'instant, elle ne trouve pas sa place dans les festivals d'été, or c'est une chanteuse sublime et mature. Ses débuts ont été avec le compositeur Mehdi Mouelhi. Le grand public a connu sa voix lors, entre autres, du générique du premier épisode du feuilleton Fallujah avec le rappeur Kaso. Désormais, elle travaille principalement dans des soirées privées où elle donne des concerts par l'intermédiaire principalement de l'impresario Riadh Boudinar.


Cette artiste mérite vraiment mieux, elle attend la consécration et en même temps la reconnaissance de son talent dans son pays. Dans notre environnement artistique et créatif, la chanson nécessitant une troupe est de plus en plus en crise à cause de la cherté de la production et l'éclatement du monde de la chanson : chaque interprète pense qu'il arrivera tout seul. À l'état actuel des choses, seule la chanson rap s'en sort relativement bien ; car elle compte essentiellement sur la composition numérique in vitro.


Génération de chanteurs brimée


Rana Zarrouk incarne cette génération d'artistes née dans les années 80 qui a trouvé, quand elle est arrivée au stade du professionnalisme, un domaine de la création artiste sinistré, ou peu s'en faut. En l'occurrence, le champ artistique actuel est contaminé par le tout commercial-fastfood. Ainsi, ni l'État, ni les initiatives privées, très fragmentées et saisonnières, ne peuvent répondre aux enjeux actuels posés à l'art de manière générale : exprimer l'univers d'attente de ses spectateurs et de la société d'une manière générale.


La tâche est d'autant plus compliquée que le compositeur ainsi que le poète de la chanson sont très appauvris dans notre pays et ne peuvent pas du tout vivre de leur savoir-faire. Cet état des choses fait que quand, Rana Zarrouk, entre autres, apparait sur scène, elle n'a pas de répertoire propre. Répertoire se situant au cœur de la tunisianité, c'est-à-dire des chansons avec un esprit local et non pas libanais, égyptien ou encore des pays du golfe.



De ce fait, à quand s'arrête cet état de végétation qui frappe la carrière des travailleurs des arts de spectacle, pour ne pas dire cette situation de mort cérébrale ? En outre, la course vers la répétition du même conduit en réalité vers l'ignorance et aboutit à des spectacles culturels vides de portée (une remarque générale et pas sur ce spectacle).


L'art grosso modo ne peut pas se faire, ni survivre, sans que le pouvoir public et même les investisseurs privés ne regardent de près les questions existentielles et économiques auxquelles sont confrontés les praticiens de la chanson, entre autres. N'est-il pas temps de construire un réseau de soutien pour les artistes, en impliquant les banques par exemple, si l'État n'a pas d'argent ?


Un tel réseau comprendra des initiatives de financement, des formations et des partenariats artistiques. Ces derniers contribueront à faciliter le parcours professionnel de ceux désireux s'investir dans ce domaine dont le succès est très incertain. Si les responsables des affaires culturelles occultent encore ceci, le champ créateur local mettra encore trop de temps pour voir éclore des œuvres artistiques dignes de notre histoire de l'art propre.


En vérité, ce n'est pas une mission impossible ; car avec peu de moyens, la chanson tunisienne peut retrouver sa verve comme ce fut le cas lors des années 1990. Le but, finalement, est que des chanteurs comme Rana Zarrouk puissent trouver un champ dans lequel ils peuvent s'épanouir et créer afin de raviver l'espoir chez la jeune génération, mais aussi chez adultes.








1 Comment

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Guest
Nov 04
Rated 5 out of 5 stars.

Merci c'est un excellent article sur la situation de l'art en Tunisie

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