Le secteur de cinéma en Tunisie : le défi de l’industrialisation
Ibrahim Letaief, le directeur de JCC jusqu’à novembre2016, a donné une interview à "La Presse" à l'occasion des journées Cinématographique de Carthage. Cet événement a eu lieu du 10 au 16 Octobre 2016. Cette 27eme édition contenait des nouvelles activités: des nouvelles sections, des compétitions et des hommages à des icones de cinéma telles que Tahar Chriaa le fondateur de ces journées, des nouvelles opportunités (le Producer network, les masters class). A son tour, le programme contenait une large sélection de films internationaux. Des long-métrages ont été projetés dans les universités et même dans les prisons. Aussi, les projections de rue étaient également présentes. Tout cela pour assurer le concept festif et contemporain de cinéma d’autant plus que c’est un secteur qui devient très concurrentiel entre les différents festivals arabes de cinéma (Le Fespaco, Dubaï, Le Caire..).
L’industrialisation du cinéma n'est pas à l'ordre du jour
Ibrahim Letaief a affirmé que l'industrie cinématographique n'existe pas en Tunisie car le pays a accusé un retard énorme et a raté l'opportunité de développer mieux le secteur de cinéma. Ce retard se manifeste sur plusieurs plans: d'abord le rétrécissement du nombre des salles de cinémas. Aujourd’hui en 2017, on trouve moins de 20 salles ouvertes pour 11millions d'habitants. Or la moyenne mondiale énoncée par l'Unesco demeure de 60 salles pour un million d'habitant. Ensuite, Ibrahim Letaief a souligné le fait que la fiscalité a tué le cinéma. Cette fiscalité est composée par des impôts et des taxes divers sur les recettes brutes des salles de cinéma, ainsi que la fiscalité prélevées par la douane sur l'entrée des matériels de production cinématographique.
Ces méthodes ont considérés comme inutiles et décourageantes pour améliorer et développer les conditions de projection. Tous ces actes ont rendu la production nationale des films impossible.
Le cinéma un marché à potentiel conséquent
Le cinéma présente un grand marché de travail. La baisse du nombre des salles et la disparition de production des films affectent la vie des employés de ce secteur. En effet, les gens qui travaillent au sein du milieu cinématographique souffrent pour joindre les deux bouts. De plus, Ibrahim Letaief a indiqué que le secteur de cinéma est rongé par la piraterie. Il a insisté sur le fait que l’État doit lutter contre le piratage. D’ailleurs, le concept de ciné-tourisme peut attirer les touristes pour découvrir les lieux et les sites du tournage citant l'exemple de Star Wars en Tunisie. Le cinéma joue ainsi un rôle important pour faire connaitre les spécificités d’un pays et peut servir d’une plateforme promotionnelle pour drainer et susciter l’intérêt des amateurs de la découverte et des voyages. À ce titre, on peut citer les feuilletons turcs qui envahissent nos écrans durant toute l’année ou presque. Nos stars qui sont partis à l'étranger assument une petite partie de cette dégradation.
Azza Meddeb
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