top of page
  • Daassi et Ben Khalaf

Hédi Habouba, cinquante ans de carrière pour l'éternité

Passionné par le rythme et la chanson depuis plus de 60 ans, le chanteur populaire Hédi Habouba est désormais une des figures marquantes du Mezoued: cet art populaire et rural tunisien.


Portrait de Habouba présenté par Ikram Daassi

Le Mezoued est surtout utilisé dans les fêtes et plus particulièrement dans les mariages. La famille de la mariée ferme en effet les ruelles du quartier est organise un concert en pleine rue. En ce sens, on peut dire que le Mezoued est principalement un art de la rue qui enfreint les règles établies par la société.


La carrière de Hédi Habouba en quelques photos

Dans cette forme musicale, l’artiste Hédi Habouba est devenu une source d’inspiration pour toute une génération tels que Faouzi Ben Gamra, Lotfi Jormana et Samir Loussif, etc. Habouba a du se battre contre vents et marées pour faire reconnaitre son art au sein du champ musical. Ce genre finira par être reconnu franchement à partir des années 90. Parmi les meilleures performances de Habouba : Lila wel mezoued khaddem, Tih el tali, Ya lemmima et Yak dillali.


Un parcours atypique

Vers la moitié des années 60, Habouba connu ses débuts en jouant du tbal (un tambour traditionnel) avec les deux fameuses danseuses Zina et Aziza. Bjahallah ya hob asmaani, une chanson enregistrée en France en 1967, fut son premier tube. Il a fait plusieurs montées sur les planches du festival de Carthage en donnant des concerts en solo ou bien en participant avec des chanteurs et des troupes du chant du Mezoued.


Rencontre entre Hédi Habouba et Samir Loussif sur la scène du festival de Carthage

L'un des plus marquants spectacles auquel il a participé fut celui de la Nouba à l’aube des années 90 sous la direction du fameux compositeur Samir Agerbi. En outre, Habouba a fait maintes tournées mondiales à la suite desquelles il a reçu l’admiration et l'acclamation des différents publics impressionnés par ce registre musical où le chanteur donne tout sur scène. La séduction de cet art populaire a opéré même devant un public en Chine.


Chanson Yak dilali, une des plus fameuses de Hédi Habouba

Une baisse de régime à partir de 2014


En 2014 Mongi Ben Ammar, l’ami de Hédi Habouba, a déclaré que la star a été blessée au niveau de l’arrière crâne suite à un accident de la route. A ce titre, le mois d’aout 2017 s'est voulu un couronnement pour la longue et innovante carrière de l'artiste à travers le spectacle "Habouba chante et danse" dans le cadre de la programmation officielle du festival international de Hammamet. A cette occasion, le chef d'orchestre Samir Agrebi lui rendit hommage en faisant reproduire ses œuvres via les voix des chanteurs comme Mohamed Arbi Guelmami, Zohra Lajnef et Hichem Salem. Ainsi, une quarantaine de chansons ont été réinterprétées du riche répertoire de Habouba. Cet hommage avait son charme d'autant plus que l'artiste n'avait pas assisté à ces performances.


Interrogé sur le secret de sa longévité musicale, Habouba met l'accent sur la rigueur, le sens de la créativité et le sport. "Depuis un quart de siècle, je faisais un entraînement intensif. Je fournissais un effort lors des répétitions. D’ailleurs mes spectacles sont caractérisés par un big show. La danse et le chant sont toujours omniprésents dans mes spectacles. La création des tableaux soigneusement chorégraphiés demeure une affaire pénible". déclarait Habouba à une radio privée.


Le chanteur Nour Chiba rendant hommage à Habouba en reprenant sa chanson Bjeh Allah Ya Hob Ismani


Un art qui se défend


Le Mezoued, un art populaire ancré dans l’imaginaire des Tunisiens, demeure pas enseigné des les conservatoires et les établissements publics dédiés à la musique; même si Habouba avait enseigné les rythmiques du Mezoued à savoir Guita, Âlaji, Zeli et Fazani aux États-Unis dans le début des années 2000. 17 ans après, un spectacle d’opéra qui se déroulera le 20 mars 2018, fera un tribut à cette légende vivante du chant populaire, en reprenant quelques unes de ses œuvres lors de l’ouverture de la cité de la culture. Ainsi une question se pose : si l’enseignement de l’opéra est bien installé dans l’enseignement musical de notre pays, le Mezoued trouvera-il un jour sa place ?


Ikram Daassi et Oumayma Ben khalaf .


 À l'affiche
Derniers articles
Archives
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square
bottom of page