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  • May Msehel

« Évasion » d’Aziz Jebali : vivre sans bonheur?

Une foule qui rappelle l’engouement débordant du public en 1973, pour «L’école des rebelles », mais cette fois-ci, c’est pour assister à l’avant-première des arts de la scène « Evasion ».


Le monodrame « Evasion » avec son concept original traite une idée philosophique où l’on tente d’atteindre l’Homme dans ses profondeurs. « Evasion » est une production du premier théâtre privé tunisien, ouvert le 5 octobre 1987 par son directeur artistique, l'homme de théâtre et l’oncle du dramaturge et acteur Aziz Jebali, le fameux Taoufik Jebali directeur et propriétaire de l’espace El Teatro à la capitale.


Éléments sur le spectacle


Aziz Jebali qui a été à l’origine de ce nouveau projet « Evasion » sur lequel il a travaillé pendant un an avant de le présenter le 21 Mars à 19h30, a commencé à étudier le théâtre à l’âge de 20 ans, c’est-à-dire, six ans en arrière. Et c’est à ce moment là qu’il a découvert ce qu’il aime le plus: le monde du théâtre.


Le spectacle était sous la direction de « Hela Ayed » et la consultation technique de Abdel Hamid Bouchnak. En voici le résumé : « La découverte d'une exoplanète aux caractéristiques similaires à la Terre. Cette version 2.0 de la Terre doit être sans « humour et moquerie ». Pour cela, une sélection doit être effectuée par le responsable du développement humain. Ce dernier, rêve d’une terre nouvelle où il pourrait enfin vivre sans vouloir atteindre le bonheur, voire y penser car, d’après lui, c’est la raison de l’échec. »




Sur scène, le jeune comédien s’installe dans un laboratoire hors normes où l’on perçoit des « têtes coupées » et des machines extraordinaires utilisés pour faire des tests cérébraux et cerner la partie « bonheur » pour chaque candidat. La lumière tamisée s’adapte à la musique pour nous plonger dans un monde où le poids du réel se confronte à l'imaginaire. Aziz, a réussi à jouer le rôle de 9 personnages différents dont 2 féminins. Une telle performance est nécessaire pour que l’on arrive à distinguer assez aisément si l'on a affaire à Abdelahmid, Mehdi, Boubaker, Kartoucha, Sana Doghman, Souad, Raouf, Malek ou au responsable du développement humain.


Quand on le voit bouger sans arrêt sur scène et improviser afin de dessiner un sourire sur le visage des spectateurs en critiquant ironiquement les attitudes des êtres humains, Aziz a prouvé qu’il est juste l'incarnation de l'acteur dans toute sa splendeur. En effet, le summum du talent c'est quand un acteur a la capacité d’improviser, cela montre qu'il maitrise complètement son rôle. En outre, pour que les scènes ne soient pas parachutées, le dramaturge a enregistré quelques vidéos projetées comme transition entre les différents passages. Le choix du costume en relation avec chaque personnage est approprié aussi.


Jebali a construit un héritage solide


Ainsi, peut-on conclure en affirmant que la passion et l’innovation théâtrale d’Aziz Jebali sont inégalées. 80 minutes sont passées sous les cris de joie et les applaudissements du public. À la fin du spectacle, nous étions témoins d'un moment émouvant quand toute l’équipe d’El Teatro Studio 2017 est montée sur scène pour féliciter Aziz. Ce dernier avait les larmes aux yeux car il était si fier de sa création malgré le trac qu’il avait durant les premières minutes du spectacle qui pourrait être principalement attribuable au manque d'expérience.

May Msehel

(Texte écrit en mai 2017)


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