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Mohamed Ali Elhaou

Le film d'action Bolice de Majdi Smiri : visuel l'emportant sur le récit

Le 22 novembre 2024, le public de la salle Le Palace, à Tunis, avait rendez-vous à 18 h 45, comme chaque jour, avec la projection du film Bolice depuis lundi dernier. Ce long métrage est produit par 3SG et distribué par le Groupe Goubantini pour la production cinématographique. Ce long métrage de Majdi Smri met, avec un esprit humoristique et sarcastique, en vedette Kamel Touati, Chedly Arfaoui, Rim Ben Messaoud, Nidhal Saadi, Jamil Najjar, l'actrice libanaise Carol Abboud, la grande comédienne Mona Noureddine, le très photogénique Bahri Rahali, Fatma Ben Saïdane et Ons Jabeur, comme invitée d'honneur. (Ici pas de mention de tous les acteurs).


Le film dure une heure et 40 minutes. C'est un mélange de situations satiriques avec des séquences d'action. Certes, le film a des grandes ambitions, mais il demeure bloqué dans la mise en scène, la monstration et la frime sans apporter véritablement du neuf pour le spectateur. En effet, l'étonnement du spectateur est un critère important dans l'écriture du scénario. L'auditoire voit donc des situations comiques à la limite du ridicule. En effet, il n'y a pas de réel travail sur le dialogue et même sur les scènes de l'action.


Le 22 novembre 2024 le public de la salle Le Palace, à Tunis, avait rendez-vous à 18 h 45 comme chaque jour avec la diffusion du film Bolice depuis lundi 20 novembre du même mois. Ce long métrage est produit par 3SG et distribué par le Groupe Goubantini pour la production cinématographique. Ce long métrage de Majdi Smri met, avec un esprit humoristique et sarcastique, en vedette Kamel Touati, Chadly Arfaoui, Rim Ben Messaoud, Nidhal Saadi, Jamil Najjar, l'actrice libanaise Carol Abboud, la grande comédienne Mona Noureddine, le très photogénique Bahri Rahali, Fatma Ben Saïdane et Ons Jaber, comme invitée d'honneur.
Image du film Bolice de Majdi Smiri, avec l'acteur Kamel Touati ©Elhaou

L'œuvre Bolice


Il importe de rappeler que ce long-métrage est un prolongement de la série "Bolice, état normal". Celle-ci a cartonné durant la période ramadanesque entre 2015 et 2018. Certes, le film plonge tout de suite le spectateur dans l'action, dans une course poursuite et des petites cascades, mais le spectateur constate que c'est de l'agitation imitative du cinéma américain, sans autre apport esthétique ou narratif.


Le début de cette fiction montre ainsi un trafiquant d'arme russe travaillant avec la mafia japonaise : Boris. Ensemble, ils menacent de faire exploser la planète terre par le biais de l'arme nucléaire. Dans cette impasse, l'appel est fait à la brigade de Rchid Rameh, joué avec brio par Kamel Touati, pour sauver l'humanité. Cette brigade était mise au frigo, pendant un certain temps, comme c'est montré dans la fiction.



Cette brigade, spécialisée dans les missions impossibles, est, en l'occurrence, composée du commandant Rchid (Kamel Touati), de Rejab (Chadly Larfaoui), de Haifa (Rim Ben Massoud), de Saif (Jamil Najjar) et de Dali Ben Amor (Nidal Saadi), un officier de l'armée nationale rejoignant la brigade en tant que nouveau membre. Par rapport à la série, ce personnage comble donc le vide laissé par le personnage d'Ammar, précédemment interprété par l'acteur Lotfi Abdelli.


Les références esthétiques de ce film font appel à ce que l'on a déjà vu avec James Bond, 007 ou encore dans Mission impossible avec Tom Cruise, mais avec moins de scénarisation des scènes d'actions. La musique utilisée est mainstream, mais fait à certains moments vibrer l'auditoire. Et de temps à autre, on entend le sourire de l'auditoire sur des répliques de Kamel Touati ou Chedly Arafoui mais s'évaporant très vite.


Trop de mise en scène tue la fable


Objectivement, celui assistant au film Bolice remarque la fabrication des scènes dans les studios. Les voyages entre l'Égypte, Londres et Tokyo ne sont pas crédibles dans cette perspective ; en dehors peut être de la scène du métro à laquelle on peut adhérer, en forçant un peu le trait. Point fort : le maquillage des personnages est très bien fait, surtout celui de Mouna Nourredine, très convaincante par les grimaces de son visage et la teinte apparaissant à l'écran.


La plupart du temps, les scènes sont sombres et rappellent le fameux film The Matrix (1999) réalisé par les deux sœurs Wachowski. Aussi, les images au ralenti sont trop nombreuses, pour ne pas dire excessives. Par conséquent, ce qui fait que le spectateur construit presque un univers de vidéoclip dans certaines séquences. Cet aspect tue en réalité la fable et relève plutôt de la surenchère dans la mise en scène des acteurs, sans une dramaturgie susceptible de casser l'horizon d'attente de l'auditoire.


Des comédiens très à leurs aises


Le comédien Kamel Touati dans sa prestation de Bolice a fait cette fois des clins d'œil à Robert de Niro dans Analyze This (1999) quand il disait : You...You.

Quant à Chedly Arfaoui, son visage crève l'écran. Toutefois, son jeu frôle le facile et la monotonie. Car, il y a une absence de nouvelle recherche sur le personnage. Il peut mieux faire, même si son combat de Sumo, demeure assez original. Le personnage de Dali joué par Nidhal Saadi prend, à certaines séquences, les allures de James Bond, mais de temps en temps avec un acting très artificiel, pas assez fluide et une technique de jeu manquant de naturel. Rim Ben Messaoud a un visage très cinématographique, mais Smiri ne lui a pas donné assez d'espace pour porter l'histoire de ce Bolice. Elle a été cantonnée dans le rôle d'une mère célibataire.


Mouna Nourredine et Bahri Rahali, hyper charismatiques dans cette fiction, mais ils jouent presque assis et immobiles la plupart du temps. Ce sont bel et bien des acteurs caméléons changeant facilement de registre. En ce sens, ils ont marqué de leurs empreintes l'univers d'action et de dynamisme voulu par le réalisateur Majdi Smiri.


Finalement, l'un des principaux atouts du film Bolice est l'image, c'est-à-dire le visuel. Nul ne doute que ce réalisateur de talent est capable de belle prouesse. Cependant dans ce film, il a cherché la facilité de l'intrigue, des lumières par très recherchées et un décor très exigu pour un film d'action. D'ailleurs, l'univers hollywoodien n'est plus vendeur comme avant. Ceci dit, ce film demeure à voir parce que notre monde cinématographique présente rarement les fictions dynamiques et le genre action. C'est donc un chemin cinématographique pas à la portée de tout le monde et véritablement à encourager.







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