Modigliani : un peintre de génie, à oeuvres percutantes
Amedeo Modigliani, artiste, peintre figuratif et sculpteur. Il est de nationalité italienne. Il est né en 1884 à Livourne et mort en 1920 à Paris. Ses œuvres d’art sont originales, diversifiées, oscillant à la fois entre la mélancolie, la bohème d'un côté et le luxueux fantastique et le sensuel de l'autre. Sa production est désormais disséminée dans les musées les plus prestigieux dans le monde.
Naissance de l'artiste dans une Europe férue de peinture et de sculpture
Dès 1898, Modigliani décide de devenir peintre et sculpteur. Ainsi, il ne tarde pas à s’inscrire dans une école des Beaux-Arts de Livourne et commence à fréquenter assidûment l’école de Micheli l’impressionniste italien du courant des Macchiailio.
À cette même époque, Modigliani était influencé par les œuvres venues d’Afrique, notamment les déesses africaines sculptées et symbolisées. En même temps, le peintre avait pour muse à l'époque l'artiste Jeanne Hébuterne. Celle-ci accompagnait l'artiste jusqu'au dernier moment de sa vie et s'est donnée la mort juste un jour après la mort de Modigliani tellement sont-ils attachés l'un à l'autre par le corps et par l'esprit ?
Dès le début du XXe siècle, Modigliani s'intéresse à la sculpture. Il quitte, en 1901, Livourne pour visiter les musées de Naples, de Rome, de Florence où il y séjourna un an afin de suivre les cours de la Scuola libera di nudo de l'académie des Beaux-Arts. Ensuite, il s’est inscrit à l’école Libre de Nu de l’Institut des Beaux-Arts de Venise pour peintre dans le style de l’impressionnisme italien. Il a visité la Biennale de Venise et y découvre les œuvres de Cézanne et de Van Gogh.
L'installation à Paris et l'évolution du style artistique
Le peintre italien s’est installé à Paris, plus précisément à Montmartre en 1906 et découvre le fauvisme, courant d’art qui s’est développé à la même période que le cubisme. En France, la peinture de l'artiste devient plus mélancolique, plus dans la parcimonie, plus dans le détail, en même temps avec un style sobre et des couleurs un peu fades, mais dynamiques. En 1917, la reconnaissance arrive. Modigliani commence ainsi à peindre dans la maison de Zborowski, rue Joseph-Bara dans le 6ᵉ arrondissement de Paris. Ainsi, il expose aussi à la prestigieuse Galerie Berthe Weill pionnière dans le monde du marché de l'art située au 25 rue Victor Massé dans le 9ᵉ arrondissement.
Portait de Leopold Zborowski par Modigliani effectué en 1916
Après une courte installation dans la fameuse rue de Buci située dans le 6ᵉ arrondissement de la capitale de l'Hexagone, l'artiste est hébergé dans divers ateliers par Zborowski. Dans cette perspective, le fait que Modigliani vit dans un environnement qui honore la création et l’œuvre d'art a nourri profondément son style. Celui-ci de plus en plus exprime la résistance de l’œuvre au temps par les formes allongées. Aussi, les traits utilisés par l’artiste sont dorénavant limpides, mais en même temps un peu statiques. Ses personnages sont sans yeux, comme si ôtés de vision.
Désormais, le style de Modigliani est aussi bien distingué que distinguable. Durant la période estivale, le peintre effectue des courts séjours en province, notamment à Cannes où il visite Renoir, à l'époque détenteur d'une très bonne réputation dans le milieu de l'art et dont la façon de faire avait marqué le génie italien.
En 31 mai 1919, Modigliani rentre seul à Paris. Il s’installe à la rue de la Grande-Chaumière dans le 6ᵉ arrondissement où il vit presque seul en rendant visite à sa petite fille Jeanne de temps en temps. Le 18 janvier 1920, ayant une santé fragile et tellement pris par sa production artistique, son travail créateur et sa carrière, le corps du jeune Modigliani alors âgé de 35 ans, languit et est présentement rongé par la maladie. Ainsi, d'une tuberculose mal soignée ou pas du tout, l'artiste meurt à cet âge ; laissant une œuvre percutante avec un style unique et facilement reconnaissable. Cette œuvre est estimée à plus de 352 peintures et sculptures disséminées dans les grandes capitales du monde. Le lendemain de sa mort, sa femme, son modèle et sa muse Jeanne Hébuterne se suicidera, laissant leur fille de deux ans, Jeanne, orpheline. Avec la mort de ce couple emblématique, se signe encore une fois le destin tragique des femmes et des hommes qui prennent un rendez-vous avec l'histoire et qui marquent à jamais de leur empreinte le monde de la création et de l'art.
Asma Zribi