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  • Myriam Kahlaoui, Sarra Rekik et Nourhen Kahna

Les jeunes cinéastes conquis par le pragmatisme et sont en quête d'expression

Débutant sa carrière alors qu'il était au fleur de l'âge, même pas la vingtaine, à travers des rôles dans des séries télévisées à succès telles que la fameuse série "Weld Ennes" réalisée par le metteur en scène Moncef Dhouib en 1992, ensuite en 1998 dans "Ichqua ou Ahkayet" du célèbre réalisateur Slaheddine Essid, enfin en 2005 par le biais du feuilleton "Aoudat El Minyar" de Habib Msalmani, Med Ali Nahdi s'est fait aussi connaitre par quelques figurations et petits rôles dans des films locaux et internationaux. Son impression sur cette filière, il l'exprime dans une interview réalisée par nos consœurs Kawther Elfahem et Oumayma Alaya durant l'hiver de 2016. Cette interview évoque trois points essentiels: la logique prégnante de la rentabilité dans la filière créative, la question de l'expression de soi du réalisateur et les spécificités du travail artiste; notamment d'une focale sudiste.


Interview réalisée par Kawther Elfahem et Oumayma Alaya



Passage derrière la caméra


Désormais, Nahdi décide de passer derrière la caméra pour devenir réalisateur de cinéma à partir de 2008 tout en sachant qu'il est metteur en scène de théâtre depuis le début des années 2000. Ayant pour son compte cinématographique deux court-métrages et un documentaire. Ceux-ci sont en l'occurrence Le Projet réalisé en 2008 et Il était une fois l'aube sorti en 2011 ainsi que son documentaire Je m'exprime vu en 2012. "Le cinéma c’est d’abord l’argent puis l’argent et enfin l’argent". C'est de cette façon que Nahdi qualifie et définit avec pragmatisme le 7e art tel qu'il se fait de nos jours. Aujourd'hui, dans le monde entier et pas seulement en Tunisie, la majorité des jeunes réalisateurs préfèrent commencer leur carrière par des courts métrages. Ces derniers sont un tremplin par la suite et un exercice incontournable pour monter des grands projets et réaliser des longs métrages; ce sont ceux qui sont les plus doigtés et les plus chanceux qui accèdent bien évidemment à ce privilège. D'ailleurs, les courts métrages deviennent de plus en plus marqués par des contraintes liées au temps et à la recherche des ressources. Par conséquent, les réalisateurs perdent un temps fou pour obtenir les autorisations et les subventions requises afin de concrétiser leurs projets artistiques.


Un désir de raconter les errements de la jeunesse


Mohamed Ali Nahdi aime bien raconter les difficultés d'une grande partie de notre jeunesse à trouver une place dans la société. Cette frange de la population, combien même pleine d'énergie, est acculée au rang de spectatrice et tourmentée par des conditions matérielles et sociales et dont le rêve a été fortement brisé voire interdit. En effet, les jeunes demeurent au moyenne cinq ans au chômage et sont sujets généralement à des errements et sont bel et bien victimes des temps perdus, notamment avec les copains du quartier. Les frustrations de cette jeunesse a été l'objet du premier court-métrage de Nahdi: Le projet. Le personnage principal dénommé Le pakistanais est tiraillé entre les exigences d'une famille qu'il n'arrive pas à satisfaire, un amour d'un club de foot le Club Africain qui ne résorbe par son désenchantement et une société avec laquelle, même dans ses moindres démarches, se trouve dans un grand malentendu. Bref, c'est une structure sociale qui le pousse vers la violence.


Dans sa façon de filmer, on peut dire que Mohamed Ali Nahdi fait partie d'une nouvelle vague de réalisateurs passionnés par le monde audiovisuel et qui développent un nouveau langage cinématographique américanisé. Ce cinéma de l'action interroge et raconte le quotidien avec ce qu'il porte comme opportunité et problèmes pour les individus.


Myriam Kahlaoui, Sarra Rekik et Nourhen Kahna


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