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  • May Msehel

FanTek, l’école d’art numérique plaide pour la digitalisation

La révolution technologique a bel et bien bouleversé notre mode de vie ainsi que le travail des artistes. Ces artistes étant des individus, à âme sensible, qui sont conscients par leur regard perçant de tout ce qui se passe autour d’eux, devraient-ils y être plus réceptifs?


L’art numérique est né. Cependant, quelques-uns n’y voient que de la poudre aux yeux. Dans sa définition, cette forme d'art apparait comme ensemble varié de catégories de création utilisant les spécificités du langage numérique. Dans la promotion de l’œuvre artistique, ce système technique apparait de plus en plus indispensable.


Anas Ghrab, porteur du projet art numérique


Anas Ghrab, de l’association Collectif Créatif, définit passionnément ce nouveau mouvement dans le monde de l’art contemporain, lors de l'événement « Prélude aux arts numériques », organisé le 15 décembre 2017 par l’association avec le Réseau des Femmes Leaders Maghrébines (RFLM), pour présenter le projet FanTek, l’école de l’art numérique comme « une activité à la fois artistique, scientifique et technologique. Une œuvre numérique se distingue de l’œuvre traditionnelle puisqu’en arrière-plan, il y a un programme informatique attribuant au produit un comportement qui lui est propre, surprenant, car il demeure imprévisible. Il s’agit alors de créer de la technologie et non pas de se contenter de la consommer ».


Zoom sur les premiers pas de l’art numérique


Ghrab n’a pas manqué l'occasion d’énumérer les moments phares dans l’histoire de l’art numérique: les premières traces de vie de cet art remontent à 1918 avec l’importation du Thérémine à Moscou. Cet instrument de musique, révolutionnaire pour l’époque, qui produit de la musique sans être touché par l’instrumentiste. Trois ans plus tard, l’État russe fonda une institution dédiée à la relation musique et technologie. Des recherches furent réalisées sur les instruments et sur la technologie de cette époque : les ondes radios. Ce courant artistique a vite fait des émules : Berlin en 1928 et Montréal en 1945 s’y sont intéressés. Pareillement, en France, le Groupe de Recherches Musicales (GRM) commença à œuvrer sur cette question dès 1948. La première fois où fut diffusée en temps réel de la musique électronique générée en studio fut en 1953 à la radio allemande. Les États firent de l’art numérique une priorité, une question primordiale qui allait être enseignée aux universités : à San Francisco en 1961, à Londres en 1969 et à Paris en 1975. Quoique cette nouvelle approche ait vu le jour aux quatre coins du monde depuis plusieurs décennies, les Tunisiens sont encore en phase de décollage.


FanTek, un fleuron implanté au cœur de la Médina


Dans notre pays, les quelques structures de formation en beaux-arts (ISBA Tunis/ISBA Sousse), en musique (ISM Tunis/ISM Sousse/ISM Sfax), en arts dramatiques (ISAD Tunis), en audiovisuel (ISAMM/ESAC) ainsi que les conservatoires publics et privés consomment de la technologie sans accorder aux arts numériques l’intérêt nécessaire. Et c’est ce que dénonce l’association Collectif Créatif, créée en 2016.


Ainsi, dans le but de rattraper l’évolution digitale et de combler ce vide, vient d’être lancé un nouveau projet, une école d’art numérique au cœur du milieu associatif de la Médina de Tunis. FanTek s’est fixé cinq objectifs majeurs, à savoir offrir une formation en arts numériques, cibler les jeunes de 13 à 80 ans - parce qu’un esprit vif ne meurt jamais - et sans background spécifique, former les formateurs, préparer les futurs artistes et leur apporter des outils technologiques. Pour ce faire, l’équipe s’est forgé un petit réseau de partenaires. Dans ce contexte, Anas Ghrab estime que ces formations payantes seront reconnues par leur qualité puisque des formateurs tunisiens et étrangers vont prendre la direction des ateliers en janvier, février et mars 2018.


Ces petites initiatives seront-elles suffisantes pour faire éclore la créativité dans ce domaine à la mode mondialement? Pour l'instant, il n'y a pas de lueur d'espoir dans cette perspective.


May Msehel





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