Poor Liza de Mark Rozovsky : appel à la sensibilité dans un monde insensible
Hier 27 novembre 2024, le public avait rendez-vous avec une pièce de théâtre russe : Poor Liza (Pauvre Lisa) de Mark Rozovsky. Cette pièce est un classique du théâtre de ce pays précurseur dans la dramaturgie et les arts de spectacles. Cette représentation se produit à l'occasion du 25ᵉ édition des Journées Théâtrales de Carthage. En matière d'art, elle montre l'avant-gardisme du naturalisme et du romantisme russes. Le public s'est déplacé en grand nombre au Théâtre Municipal, lieu historique et emblématique de la capitale. Cet endroit prône effectivement la liberté de la création et de la pensée.
Civilisation russe très raffinée
Cette représentation, Pauvre Lisa, est composée de quatre personnages à savoir : Lisa, la mère, Leonid (le narrateur) et Erast. Ces personnages sont joués respectivement par Maria Matveenko, Maria Sosnyakova, Konstantin Fedin et Aleksei Titkov. La singularité de cette pièce : un piano derrière le design de la scène sur lequel avait pianoté avec brio Veronika Karpus. La scène est garnie par un rideau renvoyant vers un environnement russe naturaliste et beau. Elle montre bel et bien le degré de raffinement de la civilisation russe, regorgeant d'art, de culture et de savoir-faire de représentation. Les costumes sont ceux du 18ᵉ siècle. Les éléments du décor sont à l'intersection de l'intérieur et de l'extérieur.
Tragédie musicale : l'intrigue
L'œuvre est une tragédie en musique, durant une heure et trente minutes, prenant pour thématique l'amour, ses possibilités et en même temps ses entraves dans une société de classes. En l'occurrence, Lisa, belle et jeune paysanne vivant avec sa mère et dont le père est décédé, les laissant sans ressources. Elle décide d'aller vendre des fleurs à Moscou. Un jour, elle fait la rencontre d'Erast. Ce bel homme fait partie de la noblesse russe. Elle tombe amoureuse de lui. Au départ, il y a bel et bien une alchimie. Mais le noble Erast, n'est jamais satisfait. Il est souvent rattrapé par le désenchantement. Il veut se réaliser, conquérir le monde et faire des campagnes pour civiliser les peuples de la planète. En même temps, rentrer dans le capitalisme, le jeu de l'échange et du commerce.
Ainsi, après un amour idyllique, Erast annonce à Lisa son départ. En cours de route, il perd toute sa fortune dans la spéculation et le jeu. Ses ambitions s'écrasent de ce fait sur l'autel de la vénalité. Voulant garder son mode de vie confortable, il décide d'épouser une veuve riche. Au fil des jours, le destin le remet après un certain temps devant Lisa, à Moscou. Il ne veut plus la reconnaître. Elle qui l'attentait avec sa mère avec toute l'espérance et l'espoir qu'un être humain peut avoir. Désespérée, attristée, chagrinée, malheureuse, navrée, peinée, Lisa décide de quitter ce monde devenant pour elle sans morale, elle se jette donc dans un lac, mettant fin à ses jours.
Cette pièce, en dernier ressort, est un classique incontournable dans le monde du 4ᵉ art. Elle vient dans un contexte de fin d'année : c'est une invitation à la convivialité, à l'amour sincère et au romantisme dans un monde de plus en plus insensible où chacun court derrière la réussite en oubliant les choses simples de la vie.
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