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  • Mohamed Ali Elhaou

Le Centre Culturel International de Hammamet renoue avec la tradition du cinéma en été et donne l’expression aux jeunes talents

Du cinéma en été ? C’est ce qui manque véritablement à nos festivals. Le Centre Culturel International de Hammamet en a décidé autrement. Il a en effet renoué en bonne et due forme avec cette tradition qu’avait par exemple le festival International de Carthage en after vers la fin des années 90 et au tout début des années 2000. Ce lieu culturel programmait, jadis, et à titre d’exemple, le film Mission Impossible De Brian de Palma ou encore Galidator de Ridley Scott.


Dans cette perspective d’éveil de cette tradition un peu oubliée, le 5 au 11 aout 2024 se tient à Hammamet, et plus particulièrement à Dar Sébastien, un événement s’intitulant « Les écrans de Hammamet ». Cette manifestation culturelle inédite, par le fait qu’elle se situe après un grand festival, se veut promotrice de jeunes talents utilisant les nouvelles technologies. Il s’agit plus particulièrement de l’usage de la téléphonie mobile pour réaliser un court-métrage dont la longueur est entre trois et sept minutes. Il est à noter que ce n’est pas la première fois que s’organise ce genre d’événement. Mais c’est bien de faire revivre l’art audiovisuel, à chaque fois que l’occasion se présente pour, entre autres, faire de la place aux jeunes talents émergents.


Selon le directeur artistique du projet Ibrahim Letaïef, « cette manifestation est une célébration de l’innovation et de la créativité ». D’ailleurs, le champ culturel dans notre pays aspire depuis des décennies à devenir la locomotive du développement. Dans le monde de l’art, depuis les innovations d’Andy Warhol, la technologie a souvent été le prolongement de l’imaginaire du créateur.


Semaine de compétition


Huit films, réalisés exclusivement avec des smartphones, seront en compétition. Certains ont travaillé avec la technique du ¾, d’autres avec la technique du 16/9.   Ces films sont respectivement :  Lumières Invisibles de Wiem Rebah, Deadline de Hazem Fenira, Mon double de Karama Sayadi, Champ contre champ, de Nermine Ben Hmida, « À suivre… » de Fares Lafif, Si Bastien de Rayen Bedoui, Imène Ghazouani, avec son court-métrage Le si magique d’être et Youssef Ben Said, avec Broova. Ses premières propositions filmiques sont soutenues par le Centre National du Cinéma et de l’Image (CNCI). Le but de cette initiative et de susciter l’intérêt pour le 7ᵉ art qui en réalité le « parent pauvre des arts dans notre pays » (déclaration le 05 aout 2024) selon l’expression de la réalisatrice Selma Baccar en marge de cette semaine du court-métrage. Elle-même un aboutissement d’une résidence artistique ayant commencé le 24 juin 2024.    


Huit films, réalisés exclusivement avec des smartphones, seront en compétition. Certains ont travaillé avec la technique du ¾, d’autres avec la technique du 16/9.   Ces films sont respectivement :  Lumières Invisibles de Wiem Rebah, Deadline de Hazem Fenira, Mon double de Karama Sayadi, Champ contre champ, de Nermine Ben Hmida, « À suivre… » de Fares Lafif, Si Bastien de Rayen Bedoui, Imène Ghazouani, avec son court-métrage Le si magique d’être et Youssef Ben Said, avec Broova.
Hazem Fenira, jeune réalisateur, à côté de l'éminente réalisatrice Salma Baccar, le 05 aout 2024 @elhaou

Les très jeunes cinéastes ont été écopés dans leur travail créatif par Sami Ben Said, compositeur/arrangeur et sound designer. Il est musicien studio depuis 1990. Aussi, Chayma Rhayem, ingénieure spécialisée en post-production, montage son et mixage, a également encadré ces travaux. Signalons que trois minutes ou quatre minutes de produit final filmé exige au minimum deux mois de travail en production et en post-production. Sans faire de publicité, les cinéastes ont fait usage d’un iPhone 13 ProMax. Ce téléphone offre des possibilités de réalisation qu’offre bel et bien une caméra professionnelle.


Dans la phase de l’écriture du scénario, les jeunes candidats à leur première expérience au court-métrage ont été épaulés par Khedija Lemkecher. Celle-ci avait assuré une masterclass. Elle est autrice et réalisatrice de films documentaires principalement. Aussi, le réalisateur Hamza Ouni a été de plus présent pour encadrer les candidats. Lui le spécialiste de l’écriture pour le cinéma. En phase de production, les jeunes cinéastes ont été accompagnés par Houssam Sanssa, Rami Jarboui, deux réalisateurs confirmés et Khaoula Houjji, monteuse de films.


Première soirée


La première nuit de projection a commencé vers 21 h et s’est poursuivie jusqu’à minuit. Elle a été marquée par la présence du grand réalisateur Férid Boughedir et le réalisateur et acteur de talent Fares Naânaâ et l’éminente réalisatrice Salma Baccar. C'est bien le long Métrage El Jaida (2017) qui prend toute la lumière et dont la forme est d’une beauté exquise, mais où le contenu était d’un féminisme radical, montrant la prison des femmes, Dar Jwed, avant l’indépendance tunisienne. Cette prison dont les principaux protagonistes sont les conjoints, les hommes selon la réalisatrice, comme si ces derniers vivaient le paradis sur terre. Après le film, les membres organisateurs discutaient entre eux et ne voulaient pas vraiment ouvrir le débat sur la problématique que pose ce film. Il est à signaler le formidable jeu de l’acteur Bilel Béji dans ce drame, acteur que l’on ne voit plus sur nos écrans depuis maintenant sept ans minimum.


La première nuit de projection a commencé vers 21 h et s’est poursuivie jusqu’à minuit. Elle a été marquée par la présence du grand réalisateur Férid Boughedir et le réalisateur et acteur de talent Fares Naanaa et l’éminente réalisatrice Salma Baccar dont on a vu son long Métrage El Jaida, dont la forme est d’une beauté exquise, mais dans le contenu était d’un féminisme radical, montrant la prison des femmes avant l’indépendance tunisienne. Cette prison dont les principaux protagonistes sont les conjoints, les hommes selon la réalisatrice, comme si ces derniers vivaient le paradis sur terre.
Férid Boughedir présent lors de ce premier jour de la manifestation Les écrans de Hammamet, @elhaou

Dans ce programme, il y avait aussi le court-métrage Champ contre champ, de la toute jeune réalisatrice Narmine Ben Hmida, venant d’obtenir son baccalauréat. Durant cinq minutes, la fiction, ne contenait pas de narration claire. Il n’y avait pas, en outre, la mise en jeu des acteurs. Le visuel raconte le passage des sentiments entre deux générations d’actrices, à savoir Mouna Nourredine et Ibaa Hamli. Celles-ci ont joué le même rôle dans la pièce Othello de Shakespeare, avec 60 ans d’intervalle.


Dans le film de Hazem Fenira, un jeune qui vient d’obtenir sa licence de l’Institut Supérieur d’Art Dramatique (ISAD), on trouve bel et bien une intrigue, un suspens, voire une critique de la société qui est fondée sur les réseaux sociaux et où tout le monde chéri son propre narcisse et cherche sans merci sa gloire rapide. Dans ce court-métrage de cinq minutes, Hazem a joué lui-même trois personnages : le bien, le mal et le candidat à une compétition à un concours de réalisateur. Cette fiction, pose le problème de la pression présente toujours dans la vie de l’individu moderne : l’impératif de réussir, mais aussi les labyrinthes de l’échec, de la dépression, voire de la folie.

Le making of de Deadline de Hazem Fenira, juillet, aout, 2024


Dans cette fiction, il y a en filigrane une critique de la culture d’organisation à la tunisienne, qui se met en place à la dernière minute sans préparation minutieuse des hommes et des choses. Bref, Deadline de Hazem Fenira raconte l’individu moderne et ses tourmentes. À défaut de ne pas parler de tout, ce sont ces éléments qui ont retenu l’attention dans cette manifestation les écrans de Hammamet en cette première journée. Lequel événement se poursuivra jusqu’au 11 aout 2024.

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