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  • Mohamed Ali Elhaou

Kadim Al Sahir, l’éternel retour au Festival de Carthage après un premier concert en 1994

Après une absence de six ans des planches de l'amphithéâtre romain, la dernière fois remonte à 2018, Kadim Al Sahir affirme en toute assurance qu'il demeure au sommet de son art. Le spectacle d’hier de cet éminent artiste au Festival International de Carthage a été légendaire sur tous les plans, selon la plupart des présents. L'artiste a bel et bien montré qu'il est l'actuel maestro du chant arabe. Il connait très bien le public tunisien. Il a parfaitement géré son spectacle avec intelligence : apportant du nouveau pour que l'on puisse entendre ; lui qui n'aime pas qu'on chante en même temps que lui, suscitant l'écoute.


Les cris de ce chanteur-interprète sont imbibés de la Mésopotamie et portent les douleurs de l’homo arabicus, ses multiples déceptions, ses échecs et ses désillusions. Le concert de cet artiste, qui n’a plus besoin de faire ses preuves, a duré deux heures pile, de 22 h jusqu'à minuit. Il a été corroboré par une grande interaction avec le public. Le rythme du spectacle était dynamique et alternant chansons joyeuses et désenchantées. L'auditoire chantait et entonnait des poèmes de qualité et savants que l’artiste a bien réussi à faire connaitre dans l'ensemble du monde arabe. Public, où femmes et hommes de tous âges, demandait telle ou telle chanson. À son tour, l’artiste était de très bonne humeur, en forme et s'amusait beaucoup avec le public, en répondant à ces demandes avec le sourire aux lèvres, tout en respectant le programme de son spectacle qui rentre dans la tournée mondiale de cette star orientale : Kadim Al Sahir, Now and Then.


Kadim Al Sahir revient avec un nouvel album. Les paroles  de ses chansons sont de plus en plus matures et montrent l'ambivalence des sentiments humains envers le pays et envers les proches. Elles sont bourrées d'expériences. Lui qui a eu des relations difficiles même dans son pays natal, l'Irak. Il est à noter que sa dernière œuvre musicale est son album Maa El Hob (Avec de l’amour). Album portant le titre de la chanson Ya Wafia et comprenant 13 chansons toutes composées et chantées par lui parmi lesquelles: Ya Wafiya, Ya Qalb, Piano, Maak (Avec toi), Tarikaa Miladi (Mon anniversaire), Rakssit Omar (La danse d'Omar), Lé tathlimih (ne lui fais pas du tors) et bien d’autres morceaux.
Kadim Al Sahir, le maestro du chant arabe à Carthage le 3 aout 2024, @Jaziri Zied

Ce fameux 3 aout 2024, le public s’est déplacé en grand nombre pour assister au concert tant attendu de ce chanteur Irakien, au point que certains n'ont pas trouvé leurs places. Cette star irakienne vit à l'International et n'a pas de domicile fixe : aux USA, au Maroc et en France. Cet homme aujourd’hui de 66 ans ne cesse de drainer les foules, de manière franche, depuis les années 90. Il est chanteur, compositeur, poète et interprète, créant l’hystérie à chaque fois qu’il se produise dans notre pays. Son répertoire est le plus connu dans l’ensemble du monde arabe au côté du grand Georges Wassouf. Et c’est présentement l’artiste le plus adulé et respecté dans cette sphère géographique ; plus particulièrement dans les pays du golfe et en Égypte.


Kadim Al Sahir est le fruit de son travail musical acharné et de ses précieuses collaborations avec le célèbre poète Nizar Qabbani et Karim Al Iraqi. Cette collaboration a donné des opus tels que Inni Khayartoki (Qabbani), Zidini ichkan (Qabbani), Ya Wafiya (Al Iraqi) et bien d’autres morceaux mémorables à jamais. D’ailleurs, Kadim Al Sahir accorde une place très importante aux mots, parfois, il écrit lui-même ses chansons. De ce fait, il choisit avec soin un texte poétique, en discute plusieurs fois avec le poète et ajoute de temps en temps un mot ou une phrase au texte initiale, dans une quête perpétuelle de beauté entre le mot et la composition mélodique.


Kadim Al Sahir est né le 12 septembre 1957 au sein d’une famille modeste de la ville de Mossoul (nord de l'Irak). Il a grandi donc au milieu de sept frères dans un environnement misérable. Avant de déménager avec sa famille à Bagdad, Al Sahir a donc vécu une enfance difficile en raison de la pauvreté.
Kadim Al Sahir à l'écoute des demandes du public, Carthage le 03 aout 2024 @Zied Jaziri

Élégance, endurance et du neuf pour ce concert


Kadim Al Sahir revient avec un nouvel album. Les paroles de ses chansons sont de plus en plus matures et montrent l'ambivalence des sentiments humains envers le pays d'origine et envers les proches. Ces paroles chantées sont plus qu'avant bourrées d'expériences. Lui qui a eu des relations difficiles avec son pays de naissance. Il est à noter que sa dernière œuvre musicale est son album Maa El Hob (Avec de l’amour). Album comprenant 13 chansons, toutes composées et chantées par lui, parmi lesquelles : Ya Wafia, Ya Qalb au piano, Maak (Avec toi), Tarikaa Miladi (Mon anniversaire), Rakssit Omar (La danse d'Omar), Lé tathlimih (ne lui fais pas du tors) et bien d’autres morceaux. Avant celui-ci, son dernier album remonte à 2016.


Artiste perdurant au sommet


Kadim Al Sahir a réussi à tenir en haleine son public, au point de vouloir le temps s'arrêter. Depuis maintenant deux décennies, on le surnomme « César de la chanson arabe ». Les mélodies qu’ils chantent rappellent le fameux artiste égyptien Abdelhalim Hafez. Son premier concert au Festival de Carthage date de 1994. Au fil des ans, depuis 1984, cet artiste irakien est resté l'une des plus grandes icônes de la musique arabe contemporaine. Il a remporté de nombreux titres, notamment celui d'"ambassadeur de la chanson irakienne". Même s'il est dans une relation "je t'aime, moi non plus" avec cette terre.


Petit extrait du spectacle, vidéo prise par Zied Jaziri, le 3 aout 2024


Il est né le 12 septembre 1957 au sein d’une famille modeste de la ville de Mossoul (nord de l'Irak). Il a grandi en l'occurrence au milieu de 10 frères dans un environnement misérable. Avant de déménager avec sa famille à Bagdad, Al Sahir a donc vécu une enfance difficile en raison de la pauvreté. Durant l’adolescence, il a été obligé de travailler pendant les vacances scolaires en vendant des marchandises à la sauvette dans les grands marchés de la capitale irakienne. Ensuite, il enchaine les petits boulots, entre autres, dans les usines du textile. Au milieu de cette lutte pour exister, à une époque de guerre entre l’Irak et l’Iran au milieu des années 80, Al Sahir porte en lui l’amour pour la musique. Il fait des études de cet art pendant six ans à Bagdad et surtout, il s’investit beaucoup et tout seul au perfectionnement de son jeu sur l’instrument l’oud, des journées entières durant.  Instrument très emblématique de ce lieu de la civilisation de Babel.


Vers la fin des années 80, son étoile commence à briller dans son pays par la finesse de sa prestation, la mélancolie naturelle de sa voix et la qualité de ses compositions. Parmi les morceaux qui ont fait sa notoriété dans le monde arabe est par exemple : Al Azeez diffusée en 1990 de son Album Salamtak bid Allah.


En Tunisie, il fut propulsé par la star du journalisme de l’époque, feu Nejib El Kattab lors de son émission Laou Samahtom (Si vous permettez) au milieu des années 90. Sa façon de chanter rappelle les anciennes ambiances arabes du chant, fastes et burlesques. Ses compositions se répandent comme une boule de feu et rappellent les mélodies de Ziryab dans les luxueux palais princiers de l’époque abbasside et plus tard andalouse. Peu à peu, Kadim s'est fermement taillé une place dans la musique arabe contemporaine avec son disque de 1996 Madrassat el Hob (L’école de l’amour). Dans cet album, des éléments de tarb s’expriment au sein de longues pièces musicales. Le style de Kadim Al Sahir repose donc sur une ornementation mélodique, oubliée de la nouvelle chanson arabe. Au final, le succès de cet artiste irakien est lié en partie à ce retour à la mélodie arabe lyrique, originelle et authentique. Hier, sa meilleure pièce chantée est El hob el Mostahil (l'amour impossible) et on aurait aimé écouter Eid Al Ashaq. Peut-être une autre fois.

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